Des arrestations et des blessés enregistrés,La marche empêchée

Des arrestations et des blessés enregistrés,La marche empêchée
des-arrestations-et-des-blesses-enregistresla-marche-empechee.jpg

La marche à laquelle a appelée la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) n’a pas eu lieu hier.

La marche a été empêchée par un dispositif musclé déployé à la Place de 1er Mai, d’où devait démarrer la manifestation. Plusieurs manifestants ont été interpellés, alors que d’autres ont été blessés.

La série d’arrestations a commencé tôt le matin. A 9h, une cinquantaine de personnes avaient déjà été arrêtées par les policiers devant l’hôpital Mustapha-Pacha et conduites au commissariat.

Parmi elles, quatre députés du RCD. Une heure et demie avant la marche, plus d’une centaine de manifestants sont rassemblés au niveau de la station de bus de la place 1er Mai. La police, fortement déployée sur les lieux, a empêché tout mouvement. Les arrestations se sont poursuivies. Plus de cent personnes, entre avocats, journalistes, femmes, simples manifestants ont été arrêtées, selon certains responsables de la CNCD. A 10h, les membres de la coordination, Bouchachi, Ali Yahia Abdenour, Saïd Sadi, arrivent au lieu de rendez-vous de la marche.

Les policiers ont cessé la matraque tout en maintenant l’encerclement des manifestants. Des groupes de jeunes des quartiers environnants affluent vers le lieu du rassemblement. Des membres de la coordination sont arrêtés, d’autres tabassés. Fodil Boumala, Sadali du Satef, Idir Achour du CLA, entre autres, sont embarqués au commissariat. La foule commence à grossir. Les manifestants se mettent à scander des slogans anti-pouvoir. Un groupe d’une vingtaine de personne s’est constitué en face des manifestants et commencent à crier des slogans pro-Bouteflika.

Le groupe tente d’arracher les banderoles des manifestants. Une contre-marche que les policiers laissent faire. Ces jeunes «perturbateurs», chauffés à blanc, scandant des slogans pro- Bouteflika, foncent sur les manifestants et tentent de les agresser. 11h, c’est l’heure prévue pour le début de la marche. Les manifestants sont toujours bloqués derrière le ministère de la Jeunesse et des Sports. A chaque fois que les manifestants tentent de forcer le cordon de sécurité ils sont bastonnés et repoussés.

Des renforts de policiers arrivent à la place du 1er Mai pour contenir les manifestants, qui tentent de forcer le dispositif. 11h 30, Ali Benhadj, l’ex-numéro 2 du FIS dissous, a rejoint, avec un ses partisans, les manifestants avant d’être interpellé par les policiers. Amazigh Kateb rejoint la marche. Selon des témoins, il a été agressé par les manifestants pro-Bouteflika. Des dizaines d’étudiants arrivent à la place du 1er Mai par la rue Hassiba Ben Bouali. Les manifestants, rassemblés en petits groupes, essaient tant bien que mal de contourner le cordon de sécurité, mais en vain. Le nombre de manifestants ne cesse de grossir. Des dizaines de jeunes, y compris ceux qui scandaient dans la matinée des slogans pro- Bouteflika, ont rejoint la place du 1er Mai où quelques escarmouches ont été signalées. A 13h, plus de 2 000 manifestants

(5 000, selon la CNCD et 250 selon les autorités) sont rassemblés à la place du 1er Mai, occupant tout l’espace autour du jet d’eau. Les manifestants réussissent à franchir le premier cordon sécuritaire, avant d’être bloqués au niveau du rond-point près de l’hôpital Mustapha-Pacha. Les protestataires sont repoussés par les policiers qui bastonnent sans distinction. La situation a failli dégénérer. Les manifestants ont été sommés de regagner la station de taxi. Place aux chants. «Echaab yourid iskat enidham» (le peuple veut la chute du régime), «Mazalna mazalna thouar» (on demeure des révolutionnaires), «50 ans barakat», «Ulac smah ulac» (pas de pardon), scandaient les manifestants. La police tente encore une fois de disperser les manifestants. Des affrontements ont lieu entre les manifestants et la police anti-émeutes en face du siège de l’UGTA. Les manifestants se sont dispersés vers 15h, promettant d’occuper dans la nuit la place du 1er Mai. La CNCD se réunira dans les prochaines heures afin de décider des futures actions à entreprendre.

Par Hocine L.