Des armes venues de Libye, théâtre d’une insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, ont été utilisées pour commettre des attentats en Algérie, a déclaré mercredi le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et Africaines Abdelkader Messahel.
« Il y a eu une recrudescence d’attentats chez nous. Ce n’est pas un hasard. Elle est le fait d’armes et de munitions qui arrivent de Libye », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Alger. « La Libye est devenue un dépôt (d’armes) à ciel ouvert. Il y a beaucoup d’armes qui circulent dans ce pays et qui sont transférées vers des zones de conflits », a ajouté M. Messahel.
En avril et mai, l’Algérie a été le théâtre d’une série d’attenats contre les forces de sécurité. Sept soldats ont été tués en mai lors d’une attaque contre un poste militaire avancé dans la région de Jijel à 350 km à l’est d’Alger. En avril, une série d’attaques islamistes attribuées à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont fait une trentaine de morts dans les rangs des forces de sécurité dans les régions de Tizi Ouzou (110 km à l’est d’Alger), Boumerdès et Bouira (125 km au sud-est d’Alger).
Réunion internationale sur le Sahel en septembre
Quatre pays du Sahel impliqués dans la lutte contre Aqmi se réuniront au début du mois de septembre à Alger pour discuter de la sécurité dans cette région, en présence de leurs partenaires extra-africains, a annoncé encore M.Messahel. Cette réunion regroupera « au début du mois de septembre les pays du champs (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) » a t-il déclaré.
« Nous allons lancer des invitations à des partenaires extra-africains notamment les cinq membres du Conseil de sécurité de l’Onu et à des pays de l’Union européenne », a-t-il ajouté. « Cette réunion à laquelle les pays participants seront représentés par des experts sera centrée sur la sécurité le développement » dans la région du Sahel, où est actif Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a précisé le ministre.
La rencontre d’Alger avait été décidée à l’issue d’une réunion en mai à Bamako des chefs de la diplomatie d’Algérie, Mali, Niger et de Mauritanie, sur le « terrorisme et la criminalité transnationale » au Sahel. Cette réunion avait permis de définir les contours de la coopération entre ces pays et avec leurs partenaires pour « renforcer les capacités d’appropriation de la lutte antiterroriste par les quatre pays du champ », selon M. Messahel.
Outre les quatre pays du Sahel, la réunion d’Alger devrait regrouper les Etat-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne, ainsi que des représentants du Pakistan et de l’Afghanistan notamment, selon le ministre. Aqmi, qui a ses racines en Algérie, dispose de plusieurs bases au Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier), commettant des attentats, des rapts, essentiellement d’Occidentaux, et se livrant à divers trafics.