Des armateurs et des propriétaires de petits métiers de Bouharoun et de KhEmisti, dans la wilaya de Tipasa, se mobilisent afin de sauver les ressources halieutiques, lesquelles, à cause de certains facteurs nuisibles, commencent à se raréfier.
La pêche avec des méthodes non conventionnelles, le non-respect des périodes de repos biologique et la pollution sont entre autres causes de ce déclin qui impacte gravement l’aval de la filière, donc les prix de vente. Ainsi, ils étaient nombreux à débattre hier de la situation qui prévaut dans leur secteur. Tous les présents ont été, en effet, unanimes pour placer le combat visant à sauver la faune marine comme une priorité urgente et au-dessus de toute autre revendication. Car cela va, comme l’a souligné un armateur, de la pérennité du secteur.
« Nous sommes prêts à travailler en coordination avec les intervenants du secteur pour trouver des conditions afin de protéger nos ressources et permettre leur régénération », insiste Salah, un armateur. Cette main tendue s’ajoute à d’autres mesures que les professionnels de la pêche comptent entreprendre pour éviter le massacre de la faune marine. « Ceux qui par le passé utilisaient les filets dérivants ont pris l’engagement de ne plus y recourir », confie un des présents. Selon lui, il faut rester vigilant et dénoncer tous ceux qui persisteraient à utiliser les filets dérivants qui provoquent des massacres à grande échelle. Idem pour l’usage de la dynamite. « Nous dénonçons énergiquement le recours à ces procédés aux conséquences dévastatrices non seulement sur la faune, mais aussi sur la flore et les fonds marins », diront-ils.
Concernant le port de pêche de Bouharoun, l’un des plus grands de la côte algérienne, les participants à la réunion en question demandent l’ouverture d’une halle à marées pour faciliter les transactions et garantir davantage d’hygiène. « Nous demandons aux autorités à ce que le gasoil qui connaîtra une hausse, comme prévu dans la loi de finances pour 2016, nous soit cédé à des prix avantageux, car déjà avec les prix pratiqués actuellement, nous nous en sortons difficilement, compte tenu de la quantité consommée par nos bateaux », espère Salah. Idem pour l’acquisition des rôles de pêche, que les armateurs jugent onéreux.
A ce titre, ils demandent à ce que les barèmes utilisés pour le calcul des montants de renouvellement des rôles soient revus de la sorte à encourager leur activité. « Le PV sanctionnant notre réunion sera adressé à la direction de wilaya et au ministère de tutelle. Nous avons également prévu de nous réunir prochainement pour faire le point sur l’évolution de notre démarche visant en premier lieu à sauvegarder notre secteur », souligne Salah.
