Le président de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et membre du collectif d’avocats qui a défendu Mohamed Tamalt a tenu à énumérer toutes les anomalies qui ont émaillées le procès du journaliste décédé dimanche dernier.
Mohamed Tamalt aurait dû être libéré dès qu’il a eu des problèmes de santé, a déclaré Me Benissad. Choqué par la mort de son ancien client, le président de la LADDH a expliqué lors de l’émission l’Invité de la rédaction de Radio M que l’affaire a été marquée par une interpellation suivie d’une comparution immédiate et une mise en mandat de dépôt qui n’étaient nullement prévus par l’article du code pénal sur l’offense au chef de l’Etat.
Pour lui, rien ne justifiait une comparution immédiate sur des faits vieux de quelques mois. « Mohamed Tamalt n’aurait pas dû être mis en prison et nous avons fait valoir cela au cours de la première audience », a-t-il insisté.
Pour Me Benisaad, « Mohamed Tamalt était en situation de détention arbitraire, mais la juge a décidé de renvoyer l’affaire et de maintenir le journaliste en détention ». A sa deuxième comparution, « on a remarqué l’affaire a été requalifiée avec l’addition d’une atteinte à corps constituée qui, elle, est passible d’une peine d’emprisonnement ».
L’affaire prendra par la suite une tournure dramatique. La grève de la faim, la détérioration de la santé du journaliste jusqu’aux suspicions de violence sur le journaliste émises par la famille ont donné à l’affaire d’autres dimensions. La LADDH a demandé un élargissement pour des raisons humanitaires qui n’a pas été entendu. Ses avocats ont demandé un permis de communiquer qu’ils n’ont pas obtenu.
Une vraie tragédie dont le pays aurait pu s’en passer.