Le secrétaire général du Front de libération nationale a échappé à la destitution, le 15 juin dernier lors d’une session du comité central et la semaine dernière, il s’est imposé en tenant une Université d’été alors que ses détracteurs réclamaient une session extraordinaire du comité central.
Ce n’est pas tout, car Abdelaziz Belkhadem affirme sa bonne relation avec le président de la République bien que ce dernier a mis fin à ses fonctions au sein du gouvernement. Mais pourquoi Belkhadem se cache derrière le Président. Est-ce pour assurer son avenir à la tête du FLN ?
Un avenir qui pourra lui ouvrir les portes à la présidentielle de 2014. Il est clair que tout ce bruit au niveau du FLN et autour de la personne de Belkhadem a une relation directe avec l’avenir politique du SG du FLN avec l’étape de l’après-2014. Mais Belkhadem essaye de cacher ses ambitions afin de les dévoiler au moment voulu afin d’éviter toute surprise.
Belkhadem dit clairement: «Lorsque le président décidera de ne pas se représenter en 2014, posez-moi la question et je vous répondrai». Une phrase qui ouvre la voie à une polémique. Car dans un passé récent, la vision pour 2014 était claire et différents observateurs affirmaient que le chef de l’Etat ne pense pas briguer un quatrième mandat.
Cette vision a été appuyée par le dernier discours public prononcé par M.Bouteflika à la vielle des législatives de mai dernier à Sétif. Lui qui avait confié le 8 mai 2012 que sa génération est révolue, allant jusqu’à définir cette péremption par une formule désormais consacrée «Tab Jnani», et qu’il était temps de céder la place aux nouvelles générations, pense-t-il vraiment à se présenter en 2014 ?
Il est à noter que ce n’est pas la première fois que Belkhadem se cache derrière le Président pour masquer ses intérêts, d’ailleurs, il avait lancé lors du long discours qu’il a prononcé à Zéralda à l’occasion de la réunion du comité central du parti, le 22 décembre 2010 : «Le président Abdelaziz Bouteflika sera le candidat du parti lors de l’échéance électorale de 2014 si Dieu lui prête vie».
Lors d’un débat organisé par le quotidien El Khabar et dont le compte rendu a été publié le 6 décembre dernier, Belkhadem avait aussi dit : «Bouteflika sera notre candidat à la présidentielle de 2014, sauf s’il refuse», ajoutant : «2014, c’est une autre époque, avec une autre Constitution. La concurrence entre moi et Ahmed Ouyahia n’existe que dans l’imagination des gens», a-t-il dit. Il y a quelques jours, les centralistes (membre du comité central) du FLN ont publié une liste de 180 membres du comité central (CC) qui demandent le départ de Belkhadem.
Le timing choisi a été bien calculé, c’est juste après la nomination du nouveau gouvernement, dans lequel, le SG du FLN ne figurait plus. Cette publication qui comportait de grosses pointures, dont Boualem Benhamouda, Abderezzak Bouhara, Abdelkrim Abada, Mohamed Bousenane et autres n’a pas dérangé Belkhadem qui a tenu une université d’été avec des députés. Dans ce cadre, la guerre médiatique est lancée entres les partisans de Belkhadem et ses détracteurs.
A ce propos, un démenti de ladite liste a été rendu public par le service de communication du FLN dans lequel un membre du comité central le Dr Salim Kirat, dont le nom figure sur la liste publiée par le coordinateur d e Mouvement pour l’authenticité et la redressement du FLN, Ahmed Boumehdi.
Selon le document du vieux parti, M.kirat indique qu’il avait signé cette liste dans le cadre de «la nécessité de tenir une session du comité central extraordinaire ou ordinaire pour parler de la situation du parti et qu’il ne s’agit pas de demander le départ de Belkhadem».
Il est à souligner que cette liste a été un sujet de discussion des militants du FLN avec Belkhadem lors de l’université d’été du parti, tenue à Tipasa. Selon les militants qui étaient présents à ce débat, Belkhadem a éprouvé des difficultés à les convaincre .
D’ailleurs, il se contentera de dire devant la presse : «Toilettez votre liste avant de la publier, même sous forme de publicité. Ce qui est vrai, n’a pas besoin d’être vendue», a-t-il déclaré à l’adresse de ses adversaires du CC. Sachant que cette liste a été publiée dans quelques journaux sous forme de publicité. Il est à noter que selon le statut du parti, le retrait de confiance se fait avec seulement 50%+1 des membres du CC.
N.C.
