Les ex-otages accueillis à Paris par le président français François Hollande
Les quatre anciens otages, salariés des sociétés Areva et Satom, filiales de Vinci, opérant au Niger, ont été libérés mardi au Mali après un calvaire de plus de trois ans dans le désert sahélien.
Quatre ex-otages français enlevés par Al Qaîda au Maghreb islamique sont rentrés hier à Paris, après trois ans de captivité éprouvante dans le désert sahélien, qui s’est achevée, selon des sources proches des négociateurs, grâce au versement d’une rançon d’au moins 20 millions d’euros. Daniel Larribe, 62 ans, Thierry Dol, 32 ans, Pierre Legrand, 28 ans, et Marc Féret, 46 ans, ont été accueillis peu avant midi à l’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, en provenance de Niamey, par leurs familles et le président François Hollande. Les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, étaient allés les récupérer la veille au Niger et les accompagnaient dans l’avion.
Barbus, amaigris, mais souriants, les anciens otages sont descendus de l’avion et se sont livrés à de longues étreintes avec leurs proches, parfois en larmes. Les quatre anciens otages, salariés des sociétés Areva et Satom, filiale de Vinci, opérant au Niger, ont été libérés mardi au Mali après un calvaire de plus de trois ans dans le désert sahélien. Les circonstances précises de leur libération, après trois longues années dans le désert sahélien, ne sont pas connues. Ils avaient été enlevés sur un site minier du géant nucléaire français Areva à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010. Al Qaîda au Maghreb islamique avait revendiqué leur enlèvement. Selon les premiers éléments d’information recueillies les services algériens ont joué un rôle important dans cette heureuse issue qui a abouti à la libération des otages.
Le Qatar, dont les accointances avec les salafistes djihadistes est connue a également contribué à la fin du calvaire des anciens otages. Sans que l’on sache exactement à quel niveau sont intervenus les Algériens, ceux-ci semblent avoir été sollicités par Bernard Bajolet, le nouveau directeur de la Dgse (contre espionnage français) et ancien ambassadeur de France en Algérie. Celui-ci entretenait d’excellentes relations avec les services de renseignement algériens d’où leur sollicitation par le directeur du Dgse français. M Bajolet, qui, dès sa nomination, a pris personnellement en main le dossier des otages français en vue d’accélérer leur libération a fait ainsi appel à ceux pouvant aider à la libération des otages. Dans son édition électronique d’hier, El Watan rapportait qu’«Il y a quelques jours, Mustapha Ould Chafii, (homme d’affaire mauritanien et conseiller du président burkinabé, Blaise Compaoré) s’est rendu à Alger», a assuré à El Watan, un cadre des renseignements. Ould Chafii «déjà sollicité lors des pourparlers précédents pour la libération d’otages au Mali» a ainsi joué le médiateur entre les kidnappeurs et les diverses autorités cherchant à les libérer. Selon cette source, les négociations ont été menées pour Aqmi par l’Algérien Saïd Abou Moughatil – qui succéda à l’ancien chef, Abdelhamid Abou Zeid, tué au début de l’année et responsable de l’enlèvement – et le Tunisien Abou Mohamed, un cadre du groupe. D’autre part, selon une source proche des négociateurs nigériens, entre 20 et 25 millions d’euros auraient été versés pour leur libération, indique par ailleurs l’AFP.
Les autorités françaises démentent fermement toute rançon, mettant en avant l’implication forte du Niger dans cette libération. Mais, il semble bien que tout n’a pas été dit sur les circonstances et les conditions dans et par lesquelles ces libérations ont été obtenues. Selon plusieurs sources, ils ont été ramenés mardi à Niamey en hélicoptère depuis la région d’Anefis, non loin de Kidal, fief des Touaregs. Le 24 octobre, des sources sécuritaires régionales à Gao (Mali) avaient fait état à l’AFP de la présence d’émissaires dans le Sahel pour «accélérer les négociations en vue de la libération des otages français», ce que la France avait «formellement démenti».