Des agronomes au centre de presse d’El Moudjahid : « L’autosuffisance alimentaire est impossible à réaliser »

Des agronomes au centre de presse d’El Moudjahid : « L’autosuffisance alimentaire est impossible à réaliser »
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«Nourrir le monde », c’est l’une des principales missions de l’ingénieur agronome. C’est aussi la quintessence même du Ve congrès mondial des agronomes, prévu au mois de septembre 2012 au Québec.

Et comme l’agronome contribue quotidiennement à façonner la production agricole durable et à nourrir le monde par son rôle de conseiller agricole, de vulgarisateur, de scientifique, d’acteur de premier plan dans la mise en marche, la transformation et la distribution des aliments et les politiques agricoles l’intitulé choisi pour cette rencontre, qui coïncide avec l’année mondiale de l’agronome, se veut un rappel sur le rôle de ce maillon fort dans le monde agricole.

Et c’est donc « l’agronome au cœur des grands défis de la production alimentaire à l’échelle locale et mondiale », qui constituera le vif du sujet de ce cinquième congrès qui verra la participation de l’Algérie représentée par l’UNA (l’Union nationale des agronomes). Et justement pour annoncer leur participation les représentants de l’UNA ont animé, hier, au centre de presse d’El Moudjahid une conférence-débat, la première d’une longue série. Dans son intervention M. Nouad Mohamed Amokrane, consultant et membre de l’UNA, est revenu sur les problématiques qui seront abordées lors de congrès. Aussi, le conférencier a expliqué que les participants auront à répondre à plusieurs interrogations.

On citera entre autres « La planète peut-elle nourrir tous ses habitants ? », ou encore « Quelles sont les responsabilités de l’industrie agroalimentaire face à ce défi ? ou encore « Devrions-nous remettre en cause nos modes de vie ? » Parce que 2012 c’est demain, comme l’a souligné M. Nouad. Les membres de l’UNA comptent entamer une réflexion et soumettre divers sujet à débat pour partir au Québec avec des propositions concrètes. Parmi les sujets qui font l’actualité mondiale les OGM (organismes génétiquement modifiés). Faut-il les tolérer pour faire face au spectre de la famine. Déjà le thème a suscité un grand débat au centre de presse d’El Moudjahid. Il est de notoriété publique que les OGM sont interdits dans notre pays, mais il n’en demeure pas moins que le contrôle nécessite un équipement sophistiqué et d’aucuns restent convaincus que nous en consommons sans nous rendre compte. L’économiste Serrai se dit entièrement opposé à cette idée, car dit-il les conséquences sur la santé sont très graves.

Pour Ali Feraoun, nos voisins tunisiens ont opté pour leur utilisation et n’ont détecté aucune complication chez les consommateurs. Mais le débat reste tout de même ouvert. Et qu’en est-il des produits chimiques utilisés dans l’agriculture… M. Nouad se veut rassurant puisqu’il dit, on est très loin des normes internationales car on en utilise très peu. Autre point abordé lors de la conférence, la politique agricole appliquée en Algérie. Pour l’UNA, l’autosuffisance alimentaire est impossible.

C’est pourquoi il faut opter pour la coopération régionale et une agriculture industrielle. Pour M. Nouad, les différentes crises alimentaires enregistrées dans le monde n’ont pas été ressenties par le citoyen algérien, car les prix de la semoule, le lait et les légumes secs sont subventionnés par l’Etat. Car il existe chez nous un amortisseur appelé… pétrole.

Nora Chergui