Des acteurs de la société civile tirent la sonnette d’alarme : La crise politique plombe l’économie nationale

Des acteurs de la société civile tirent la sonnette d’alarme : La crise politique plombe l’économie nationale

Le Forum d’El Moudjahid a reçu, hier mardi, M.Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), dans l’optique de débattre avec d’autres acteurs du secteur économique et syndical, au sujet des conséquences de la crise politique actuelle sur l’économie du pays.

Ghazi Boucharef – Alger (Le Soir) – En cette période de transition jusqu’alors non achevée, les acteurs du marché algérien qui faisaient tourner, de façon relativement productive, la machine de l’économie algérienne, ont presque tous été pris dans les filets de la justice. De ce fait, le pays vit aujourd’hui une régression conséquente, tant au niveau commercial qu’au niveau économique.

En ajoutant à ces conjonctures, la crise politique que subit l’Algérie depuis le mois de février, ces mêmes conjonctures risqueraient d’engendrer des dégâts qui pourraient faire basculer le pays dans une situation des plus complexes. D’où l’idée du forum qui a été organisé pour que les participants puissent faire part de leurs différentes propositions pour sortir de la crise politique actuelle.

Rachid Malaoui, président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), a d’abord décrit les tensions dont est victime, de nos jours, le monde syndical algérien, dont l’état ne cesse d’empirer, depuis l’ère de l’ancien régime. Selon M.Malaoui, le statut syndical a dévié, de façon évidente, des objectifs que celui-ci s’était fixés. Depuis longtemps, la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs n’est plus une priorité. A cause de la politique de la direction, notamment syndicale, qui laisse à désirer, le président du Snapap a estimé qu’il était urgent que l’élite syndicale se rassemble, afin d’établir un plan d’action dont le but serait de remettre l’appareil syndical en marche. Pour ce, M.Malaoui a insisté sur la nécessité d’une refonte imminente et totale des structures de l’organisation syndicale, en rompant définitivement avec les mauvaises pratiques révolues. Aussi, selon ses dires, quelques magnats du monde syndical, agissent derrière les coulisses, en vue de satisfaire leurs intérêts. A titre d’exemple, quand différentes fédérations jugées honnêtes quant à leur travail, ne rejoignent pas les rangs, elles se font oppressées par les plus forts. Afin d’y remédier, M. Malaoui a fait part des résolutions prises par le Snapap dont la soumission d’une communication au procureur général du Conseil de la magistrature algérienne pour l’ouverture d’une enquête sur la gestion financière du syndicat, la création d’une cellule de coordination et de suivi, la réunification de toutes les organisations syndicales, exclues ou non, afin que toutes participent au sauvetage du syndicat, la création de la page Facebook «Calendrier mouvement Snapap» où les alliances de syndicats peuvent se faire librement, et enfin, la restauration du syndicat, dans sa ligne nationale d’origine, en coupant tout lien avec les anciens gouvernants.

D’un autre côté, El Hadj-Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA) ainsi que Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) ont tous deux exprimé leur inquiétude envers la situation économique difficile que vit le pays ces derniers mois, à cause des perturbations politiques. Ils ont donc fait appel à tous les acteurs politiques, sans exception, «en vue de leur mobilisation pour l’avenir du pays afin de trouver des solutions le plus rapidement possible».

Le président de l’ANCA a également appelé les politiques à établir une révision sur la loi relative aux transactions, afin de régler les problèmes de la suspension de projets et de faillites des petites entreprises, à cause de l’incarcération des fameux chefs d’entreprises qui ont profité d’eux. M.Boulenouar a aussi appelé «les plus hautes autorités à lutter contre la bureaucratie et la corruption, dans le but d’améliorer la situation économique, créant ainsi un climat favorable à l’investissement».

De même, le directeur général d’une société italienne opérant dans le secteur du traitement des déchets, dans la wilaya de Jijel, a participé au débat. De par sa fonction de Dg, il est forcé d’être en phase avec l’actualité politique algérienne. De ce fait, il a été très critique à l’encontre des politiciens algériens. D’après lui, «le politicien algérien se trouve être individualiste et autocentré.

Cette mentalité ne convient pas à celui dont le travail est de gérer et de diriger. Bien entendu, celle-ci ne changera pas du jour au lendemain, mais cela ne veut pas dire que c’est impossible à faire. La solution serait que les politiciens algériens se forgent un état d’esprit politique, plus ouvert aux citoyens et à leurs intérêts».

G. B.