Les citoyens d’Oran qui restaient à la traîne en ce qui concerne les derniers préparatifs devant accueillir le mois sacré du Ramadhan, pour diverses raisons, se sont attelés durant les dernières heures précédant ce grand rendez-vous, à courir dans tous les sens, pour garantir les provisions qui s’imposent, à l’instar de tous les citoyens à travers le pays.
Aussi, les commerçants spécialisés dans les épices ont été pris d’assaut par une foule de personnes pressées, tout comme d’ailleurs les grossistes de la ville éparpillés aux quatre coins de la ville, afin de s’approvisionner en ingrédients de base comme l’huile de table, le concentré de tomate, les champignons en conserve, la moutarde, la mayonnaise etc.
Cependant, ce sont surtout les salons de coiffure, douches et bains, qui ont été assaillis par une multitude de gens, jeunes et moins jeunes, durant la soirée de mercredi dernier et surtout toute la journée de jeudi et vendredi matin, pour ceux qui voulaient prendre des bains.
La grande majorité des coiffeurs a travaillé sans relâche pour satisfaire une clientèle fort nombreuse, en veillant jusqu’à une heure tardive. On se bousculait devant les salons aussi bien pour les hommes que pour les dames, qu’à tel point qu’il n’était pas rare d’assister à des altercations entre une clientèle, visiblement très pressée.
«Je n’en peux plus», dira un coiffeur du centre-ville, avant d’enchaîner «J’ai travaille sans relâche durant deux jours depuis 9 heures du matin jusqu’à 23 heures. J’ai dû renforcer mon équipe avec deux jeunes apprentis coiffeurs pour m’en sortir.
Il est vrai que côté chiffre d’affaire, je n’ai pas à me plaindre, mais c’est crevant de rester debout toute une journée».
Pour les clients, on rechigne et on affirme que même si on ne manque pas de coiffeurs à Oran, il est quand même difficile d’en trouver un de libre, même dans les petits villages. Idem en ce qui concerne les douches publiques et bains maures qui ont fait le plein. Les clients ont fait la chaîne durant de longues heures, pour accéder à leur tour.
Quant aux bains, ce sont surtout les femmes qui généralement sont accompagnées d’une ribambelle d’enfants, ont investi ces lieux dans la journée de jeudi, pour être libres le jour suivant.
Là aussi, les places coûteraient chères autour d’une jebia. Concernant les tarifs, aussi bien pour les coiffeurs que pour les bains, il faut dire que beaucoup de gérants de ces établissements, ont profité de cette occasion de forte demande, pour augmenter les prix.
«Dans quel pays vivons-nous !» s’esclaffe un quinquagénaire et d’ajouter, «Dans tous les pays musulmans à travers le monde, le mois du Ramadhan est mis à profit par les commerçants, pour la piété puisque ces derniers choisissent justement cette période pour ne pas engendrer de profits, car ce qui les intéresse c’est l’entraide et la charité. Chez nous, c’est tout à fait le contraire qui se passe, car les commerçants en profitent pour se sucrer énormément.
C’EST ÇA LE MOIS DE LA RAHMA ?»
Enfin, il y a ceux qui préfèrent prendre des bains chez eux et ils sont de plus en plus nombreux, grâce à un confort de vie qui s’améliore considérablement, à condition que l’eau coule à flots, car de mauvaises surprises ne sont pas à écarter de ce côté là, vu que l’on est habitué.
S.A.Tidjani