Yazid Alilat

Les collectivités locales sont ainsi souvent accusées de ne pas réagir à temps pour prévenir des inondations ou de fortes précipitations, ce que réfute M. Melizi. «Généralement les BMS ne sont pas précis. Ensuite, il y a des endroits où il n’y a pas de BMS». «Nous utilisons actuellement les radios locales pour avertir les populations. Mais, s’il n’y a pas l’information, on ne peut savoir ce qu’il va arriver», explique-t-il. Pour autant, «nous tenons compte des BMS, assure-t-il, pour alerter les populations et prendre les mesures adéquates: chaque fois qu’un BMS est émis, il est répercuté sur le wali, le chef de daïra pour mettre en place une cellule de veille et mettre en branle le dispositif» de prévention. Mais, «ces BMS n’arrivent pas en temps voulu», affirme M. Melizi.
D’autre part, sur les accusations relatives au manque de préparation dans les centres urbains en prévision de l’arrivée des pluies d’automne souvent très violentes, comme cette année encore, le délégué aux risques majeurs a rappelé que «nous avons pris des dispositions pour commencer les travaux au début de l’année. Cependant, nous avons constaté cette année que ces événements (fortes précipitations) se passent tout le temps». «Normalement, a-t-il fait observer, la préparation de la saison automne-hiver, se fait en été, mais il faudrait revoir les dispositions pour mieux se préparer pendant toute l’année». Par ailleurs, M. Melizi a indiqué que les cartographies des risques majeurs en Algérie «sont en train d’être élaborées par plusieurs secteurs», dont le CRAAG et le CEGS, qui sont en train d’élaborer un micro-zonage de toutes les régions du Nord pour les risques sismiques, et le ministère des Ressources en eau pour les zones inondables». Sur la prévention des risques majeurs, encadrée certes par la loi 04-20 du 25 décembre 2004, mais sans textes réglementaires d’intervention, il a annoncé la tenue d’une conférence nationale le 22 et 23 octobre prochain pour «faire l’état des lieux et sensibiliser les parties prenantes, mettre à jour la réglementation et élaborer une nouvelle stratégie» de lutte et de prévention des risques majeurs.
Sur le bilan des dernières inondations, il a indiqué que les pertes en vies humaines sont le fait de «gens qui traversent les oueds en crue, ou des enfants pris dans les crues». Quant aux dégâts matériels -ils sont estimés par rapport aux évaluations des wilayas- ils se chiffrent actuellement à 25 milliards de dinars, alors que l’indemnisation des citoyens est assurée par différents fonds, dont celui du logement (Fonal). D’autre part, sans expliquer pourquoi un plan Orsec n’a pas été établi jusqu’à présent dans certaines zones touchées par les dernières inondations, le délégué aux risques majeurs du ministère de l’Intérieur a souligné que ce plan «se déploie lorsqu’on pense qu’il va y avoir une catastrophe sur la base de BMS.
