Dernière ligne droite avant le 10e congrès

Dernière ligne droite avant le 10e congrès

Le SG du FLN, Amar Saâdani réunira cet après-midi le bureau politique l’une des instances des décisions du parti pour tenter de resserrer les rangs de ses partisans et ses alliés à dix huit jours de l’ouverture du 10e congrès qui s’annonce des plus indécis.

Même si aucun ordre du jour n’a été communiqué, la dernière réunion du bureau politique avant le 10eme congrès sera mise à profit par Saâdani pour encore une fois monter au créneau et fustiger ses adversaires emmenés par Belayat et consorts qui ne désarment pas et font monter la pression en intensifiant leurs rencontres de concertation. Une occasion pour resserrer les rangs et répondre aux critiques de ses adversaires.

Comme un coach d’une équipe malmenée par ses adversaires, Saâdani compte ainsi mobiliser ses troupes pour faire obstacle aux opposants qui ont commencé ces jours ci à durcir le ton. En effet, ils se sont réunis avant hier au siège de leur permanence à El-Biar, pour interpeller, dans un communiqué, le président Bouteflika, en sa qualité de président d’honneur du parti pour intervenir et mettre « un terme au chaos » qui règne au sein du FLN « menacé plus que jamais » dans son existence.

Ce groupe qui a reçu le soutien d’une centaine de membres du Comité central, des députés et des sénateurs ainsi que des mouhafedhs, prépare des actions pour les prochains jours. Le groupe fait état de nombreuses dérives de la direction actuelle, qui a « transgressé le règlement intérieur et les statuts », « ôté le droit au Comité central de se réunir » et « porté atteinte à la stabilité des institutions comme le Parlement ».

Les frondeurs mettent ainsi en garde contre ces « dépassements dangereux » sur lesquels ils ne refusent pas de se taire. Ils affirment qu’ils emploieront tous les moyens légaux pour sauver leur parti, assurant qu’ils ont la confiance totale des « services administratifs » et de la « justice » quant au traitement de ce dossier.

Les frondeurs lancent, de nouveau, un appel à l’ensemble des militants pour rester « vigilants et mobilisés » afin d’avorter « ce complot contre le parti » et neutraliser ceux qui « veulent le ruiner ». Les opposants à Amar Saâdani ont saisi la justice sur les transgressions faites aux statuts du parti. Comme ils ont fait opposition au ministère de l’Intérieur à la demande d’autorisation de la tenue du 10e congrès les 28, 29 et 30 mai prochain.

Saâdani sur du velours

Un congrès que Saâdani a fait tôt de le verrouiller. Saâdani, a pris les devants et lancé sa contre-attaque. Il a ainsi nommé certains de ses alliés dans des postes importants en prévision de la tenue du congrès. C’est ainsi que Saâdani a chargé l’ex-ministre Djamel Ould Abbès et le député Mohamed Djemai, de superviser les préparatifs du congrès au niveau des wilayas de l’est du pays, pour désigner les délégués au congrès.

Il nommera également dans la foulée le chef du bloc parlementaire, Tahar Khaoua et Zahali Abdelkader, et membre du bureau politique, pour prendre en charge la coordination entre les députés de l’APN et les « sénateurs » du Conseil de la nation, dont le but est d’unifier les rangs et les voix.

Concernant l’étranger, Saâdani s’est rabattu sur Yahia Hassani, un autre homme d’affaires dont la mission principale est la supervision de l’installation des mouhafadhas en France, mais aussi dans toute l’Europe, notamment les pays à forte concentration de notre émigration, comme la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre. D’autres membres du bureau politique ont été également chargés par le SG du parti de la même mission à l’intérieur du pays.

Ces opérations organiques entrent dans le cadre de la guerre d’initiative qui se joue entre Saâdani et ses adversaires. Avec ces clivages qui se creusent davantage, il semble bien que Saâdani nage à l’aise et semble jouer sur du velours. Il mise cette fois sur les préparatifs du congrès pour asseoir définitivement son pouvoir et arracher une légitimité politique et une légalité morale.

La création de nouvelles mouhafadhas devrait lui octroyer au moins les trois tiers de voix lors du vote pour la désignation d’un nouveau SG, notamment lorsqu’on sait que les délégués votants du congrès doivent être issus eux-mêmes de ces mouhafadhas. De plus, ce sont ces délégués qui seront nommés au sein du nouveau Comité central, l’instance stratégique du FLN.