A Birtouta, des citoyens ont coupé l’autoroute de Blida menant vers Alger tandis qu’à Hai El Badr d’autres citoyens ont allumé des feux de camp, pour une seule et même raison: les coupures d’électricité!
Une fin de Ramadhan en beauté pour le groupe Sonelgaz. Le Ramadhan n’aurait pas pu connaître son épilogue sans une dernière présentation de sa star incontestée: les émeutes de l’électricité.
En effet, le distributeur de l’électricité a, comme durant tout le mois sacré, «gratifié» ses clients d’une dernière coupure d’électricité. Celle-ci a encore une fois provoqué la colère des citoyens qui ont investi la rue à la veille de l’Aïd. A Birtouta, des dizaines de citoyens exaspérés ont fermé, samedi soir après l’Iftar, à la circulation routière l’autoroute dans le sens Blida vers Alger. La cause est sans surprise, les coupures d’électricité. Les habitants de plusieurs quartiers de Birtouta sont restés sans électricité pendant plus de deux jours. Ne voyant venir, aucune réaction des autorités, «on a opté pour le seul langage qu’ils comprennent», révèle un habitant de la localité.
«Ils nous ont poussés avec leur mépris vers cette solution extrême», peste un autre riverain. «Deux jours sans électricité avec cette chaleur, c’est inhumain», ajoute-t-il. Après la canicule qui a touché le pays durant tout le week-end, qui coïncidait avec la fin de l’Aïd, les riverains dépités ont décidé de passer à la solution… extrême qui est de couper la route. Ils y ont brûlé des pneus tout au long de l’autoroute, ce qui a complètement paralysé la circulation routière. Cela a provoqué un immense bouchon de plus de 10 km qui s’est étalé jusqu’à Baba Ali. Il n’y a pas que la localité de Birtouta qui a vécu un «remake» du feuilleton de mauvais goût qu’ont concocté les distributeurs de l’électricité aux Algériens. Les habitants de Haï El Badr (lotissement Michel à Kouba) ont investi samedi soir les rues de ce quartier. Restés sans électricité pendant près de deux jours, les habitants de Haï El Badr ont décidé de manifester leur colère dans la rue.
Juste après l’Iftar, ils ont investi la placette du quartier où ils ont allumé un feu de camp en signe de protestation contre les coupures successives d’électricité. «On a passé un mois des plus infernals avec ces coupures successives de courant électrique», rapporte Mansour habitant de Hai El Badr. «Comme on a vu qu’à Bachdjarah (le quartier voisin) ils leur ont rétabli le courant juste après que la colère ait gagné la rue, on a décidé d’en faire autant», assure-t-il. «Non seulement on a suffoqué sous l’effet de la chaleur contre laquelle nous n’avons pas pu lutter vu qu’il n’ y avait pas moyen d’utiliser la climatisation, mais on a aussi été obligés de jeter toutes nos provisions à la poubelle», explique-t-il. «Avec nos salaires de misère et les prix de ces produits qui ont flambé durant tout le mois sacré, je peux vous dire que cela a plombé nos budgets», rétorque ce citoyen en colère. «Qui va payer tout ce que nous avons perdu?», demande-t-il avec autant de colère. «Avec eux, ça marche dans un seul sens. Pour encaisser l’argent des redevances ils savent le faire, mais pour assurer le service qui doit être fait en échange de ces redevances, c’est une autre paire de manches», s’exclame-t-il. Voilà donc que le Ramadhan 2012 s’est terminé comme il a commencé avec les protestations contre les coupures d’électricité. Cette veillée d’Aïd des plus houleuses résume à elle seule l’enfer du Ramadhan 2012.
Les citoyens ont subi des coupures récurrentes d’électricité qui n’ont été réglées qu’après qu’ils aient investi les rues. Ce qui a provoqué durant tout le mois des «émeutes de l’électricité». Celles-ci se sont faites sans l’intervention des services de sécurité qui semblaient avoir reçu des instructions pour ne pas intervenir. Le Ramadhan 2012 ne fait que conforter la théorie selon laquelle les autorités algériennes ne comprennent que le langage de l’émeute. Les enseignements que l’on peut tirer de ce Ramadhan est donc le fait malheureux qu’il faut opter pour l’anarchie pour se faire entendre..