Le Conseil interministériel consacré à la prise en charge du cancer a décidé d’activer l’opération d’acquisition de nouveaux accélérateurs. Certes, cette décision a été saluée par les malades et le corps médical, mais ils estiment que «la situation est désastreuse» à tel point qu’elle nécessite des mesures d’urgence en plus des actions à court terme. Au niveau du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, un seul appareil est en exercice au moment où les deux autres sont à l’arrêt. Le nouvel appareil mis en marche depuis le début de cette année est en panne en raison de l’absence d’une pièce de rechange, et le second a atteint ses limites de fonction et a été mis à l’arrêt définitivement. Concernant l’appareil en panne, une source hospitalière a souhaité que les douanes créent «un couloir spécial pour dédouaner les pièces de rechange destinés au secteur médical». Le retard accusé pour dédouaner la pièce se répercute négativement sur les malades qui ne peuvent pas passer leurs séances. «Les pièces de rechange importées destinées au secteur de la santé ne doivent pas être traitées au même titre que les produits importés destinés à la consommation», a insisté la même source. A propos de la décision relative à l’acquisition des équipements de radiothérapie et le recours à deux fabricants d’accélérateurs linéaires pour assurer notamment la maintenance, la même source a estimé que l’Etat accuse un énorme retard en termes de prise en charge en radiothérapie. «Il fallait planifier depuis 20 ans pour prendre en charge les besoins actuels de la population». La même source regrette «l’absence d’une politique de radiothérapie» qui a eu des répercussions désastreuses sur les cancéreux. L’Algérie doit disposer de 78 appareils en radiothérapie alors que les équipements en fonction ne dépassent pas une quinzaine à travers le pays. Les centres anticancer doivent disposer d’accélérateurs de réserve pour prendre en charge les malades lorsqu’un appareil tarde à être réparé. Or ce n’est pas le cas actuellement. Au niveau du service de radiothérapie du CPMC, le corps médical souhaite que le nouvel appareil soit opérationnel dans les meilleurs délais. Toutes les conditions techniques ont été satisfaites et il ne reste que son installation, a indiqué une source de ce centre. La mise en marche de cet appareil permettrait de rattraper un tant soit peu le grand retard accusé dans le traitement des malades par radiothérapie. Par ailleurs, les rendez-vous de chimiothérapie ne sont pas donnés rapidement. Des malades sont obligés d’attendre six mois avant de commencer leurs cures. Le CPMC reçoit un grand nombre de malades alors que les pénuries de médicaments sont souvent enregistrées. A cela s’ajoutent les récurrentes pannes des appareils du centre d’imagerie du CPMC et des autres centres à travers le pays. Actuellement, le scanner du CPMC est en panne, sans parler de l’IRM qui a été à l’arrêt pendant longtemps au cours du premier semestre de cette année. K. S. |