Du jour au lendemain, le Sud avec tous ses problèmes, en particulier sociaux, est devenu le centre d’intérêt des députés jusqu’à présent, déconnectés de la réalité sociale, des partis politiques et même des industriels s’intéressent soudainement, à cette partie de l’Algérie, maintenant que le gouvernement compte mettre le paquet pour booster ces régions.
Dans toutes les législatures parlementaires précédentes et en particulier, celles issues des législatives de 2007, les députés ont été toujours déconnectés de la réalité sociale des Algériens, et pourtant, ils sont qualifiés en principe de » représentants du peuple » .
Ainsi, les députés se sont toujours manifestés quand il s’agit de mener une campagne électorale pour arracher un siège au palais de Zighoud Youssef, et profiter des sessions retransmises par la Télévision algérienne, portant débat sur les lois de finances, pour transmettre les préoccupation d’une région donnée, sinon tout au long de l’année, sans calculer les cas d’absentéisme, leur mission se limite à lever la main en faveur d’un projet de loi proposé par le gouvernement. D’ailleurs, les jeunes du Sud ne croient plus à ses députés qu’ils ont chassés lors de la manifestation organisée à Ouargla, le 14 mars dernier. Ce n’est pas tout, puisque le déplacement de la délégation de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans la wilaya de Laghouat, mardi dernier n’a pas été du goût des chômeurs de la région.
Cette délégation parlementaire composée de quelque 27 députés majoritairement du sud du pays, auxquels se sont joint des représentants des 24 communes de la wilaya de Laghouat, n’a pas été la bienvenue aux yeux des dizaines de chômeurs de la région de Laghouat, qui se sont rassemblés devant la maison de la culture Takhi-Benkriou et les ont empêchés de tenir leur réunion selon des échos lo- cales. Il est à rappeler que la délégation parlementaire avait programmé une visite d’inspection depuis lundi dernier, dans les wilayas de Laghouat, Ghardaïa, Ouargla, El-Oued et Biskra, pour motif » s’enquérir du processus de développement dans ces wilayas du sud du pays « , une mission qui aurait pu être entamée depuis des années, mais ce n’est qu’après la manifestation de Ouargla, que les députés se sont réveillés. Aux côtés des députés, des partis politiques ont tenté aussi, de faire du Sud leur cheval de bataille.

C’est le cas des partis islamistes (alliance pour une Algérie verte), le FFS et des partis qui reviennent après un long sommeil, comme le cas du parti de Chalabeia Mahdjoubi et autres, dans le cadre de ce qui est appelé la démarche des » 14 « . Pour sa part, le patronat vient d’annoncer son intérêt pour le Sud, alors que tout le monde sait que les différents projets sont concentrés dans le Sud. Dans ce cadre, la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) organise une caravane vers le sud du pays au mois de mai prochain, pour participer à l’effort national de développement socioéconomique des wilayas du Sud.
C’est ce qui a été annoncé hier par son vice-président, Abdelwahab Ziani, à la Radio nationale. M. Ziani précise que, compte tenu des importantes dispositions prises par l’Etat pour le développement du Sud, actuellement une centaine d’entreprises adhérentes à la CIPA, sont intéressées par ce redéploiement vers les régions du Sud et comptent profiter de tous les avantages offerts, pour ouvrir dans un premier temps des comptoirs de représentation, avec comme première escale, la wilaya de Ghardaïa. Investir dans le Sud, serait une vraie bouffée d’oxygène pour la population du Sud, mais, on ne sait pas jusqu’où pourront aller les industriels algériens dans leurs promesses, comme les cas des députés et partis qui vont, très vite, oublier le Sud, une fois que la situation se serait calmée.
N. B.