En marge du segment de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre d’État et des Affaires étrangères Ahmed Attaf a eu un agenda chargé, multipliant les entretiens bilatéraux avec plusieurs de ses homologues et hauts responsables d’organisations internationales.
Ces rencontres, qui se sont tenues lundi à New York, ont permis d’aborder des questions cruciales, de la coopération panafricaine aux partenariats économiques et à l’action humanitaire.
Au cœur de ses discussions, la question africaine a occupé une place prépondérante. M. Attaf s’est entretenu avec le président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, et son homologue tchadien, M. Abdoulaye Sabre Fadoul.
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Les échanges ont porté sur la consolidation des efforts conjoints pour placer les priorités du continent au centre de l’agenda des Nations unies. Les relations bilatérales avec le Tchad ont également été renforcées, s’inscrivant dans la continuité de la récente rencontre entre les présidents des deux nations.
Attaf à l’ONU : l’Algérie, un acteur clé sur les scènes africaine, européenne et humanitaire
Le ministre algérien a aussi évoqué le renforcement des liens avec des pays clés comme le Kenya. Avec son homologue Musalia Mudavadi, M. Attaf a préparé la première session de la Commission intergouvernementale, un signe fort de l’approfondissement de la coopération bilatérale.
Sur le plan européen, les discussions n’ont pas manqué de relief. Les rencontres avec les ministres autrichien et portugais ont été l’occasion de dresser le bilan des partenariats économiques et diplomatiques.
Avec le Portugal, les entretiens ont marqué le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et le 20e anniversaire du Traité d’amitié, soulignant la solidité des liens entre l’Algérie et l’Europe.
Enfin, l’aspect humanitaire n’a pas été laissé de côté. M. Attaf a rencontré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mme Mirjana Spoljaric Egger. Les deux parties ont partagé leurs préoccupations face aux défis croissants de l’action humanitaire, notamment dans les zones de conflit comme la bande de Gaza.
Ahmed Attaf salue la coordination « exceptionnelle » du groupe « A3+ » au Conseil de sécurité de l’ONU
À New York, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a également mis en lumière la remarquable coordination du groupe « A3+ » au Conseil de sécurité de l’ONU, saluant son rôle moteur dans la défense des intérêts africains et des causes justes. Lors d’une réunion ministérielle, il a souligné que ce mécanisme, issu du « Processus d’Oran », a su insuffler une dynamique positive, concrétisée par des initiatives concrètes qui ont dépassé les attentes.
M. Attaf a notamment salué l’adhésion de la République démocratique du Congo et du Libéria au groupe et a réaffirmé la volonté de l’Algérie de partager l’expérience acquise au cours de son mandat de deux ans. Il a insisté sur l’importance de préserver l’unité du groupe « A3+ », dont les réunions ministérielles régulières sont devenues une tradition pour consolider son influence.
Le ministre a par ailleurs mis en évidence le travail exceptionnel des représentants permanents à New York, ainsi que les efforts du Guyana pour porter la voix des Caraïbes, perçue comme la sixième région de l’Afrique. Il a ajouté que le succès du groupe « A3+ » a servi de modèle inspirant pour le groupe « E-10 », l’aidant à devenir un mécanisme de coordination efficace au sein du Conseil de sécurité.
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Malgré ces avancées, M. Attaf a exprimé ses préoccupations quant aux défis persistants sur le continent africain, notamment l’escalade des conflits et du terrorisme dans la région du Sahel. Il a également dénoncé le « net recul » de l’intérêt international pour l’Afrique, manifesté par la réduction des ressources allouées aux missions de maintien de la paix de l’ONU.
Le ministre a conclu son allocution en réaffirmant l’engagement de l’Algérie à maintenir la paix et la stabilité en Afrique, une priorité pour le Conseil de sécurité, et a annoncé la tenue de la 12e session du « Processus d’Oran » en Algérie, les 1er et 2 décembre 2025.