Depuis le début des révolutions dans le monde arabe Le nombre de facebookers a explosé en Algérie

Depuis le début des révolutions dans le monde arabe Le nombre de facebookers a explosé en Algérie
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«Réseaux sociaux et blogosphère en Algérie», est le thème d’une table ronde organisée avant-hier au siège du Front des forces socialistes (FFS) avec la participation d’universitaires, de blogueurs et de spécialistes du Net.

Internet et réseaux sociaux, est un sujet qui passionne toujours notamment en ces temps de révolutions dans le monde arabe. C’est autour de cette thématique «Réseaux sociaux et blogosphère en Algérie», plus précisément, qu’une table ronde a été organisée avant-hier au siège du Front des forces socialistes (FFS) avec la participation d’universitaires, de blogueurs et de spécialistes du Net. Les invités du FFS ont tous centré leurs interventions sur l’impact et l’effet des réseaux sociaux sur les révolutions qui sont en cours dans pas mal des pays arabes. Intervenant autour du thème «L’utilisation d’Internet par les Algériens», Nassim Lounes, directeur de la revue INTIC, spécialisée dans les nouvelles technologies, a affirmé que le nombre d’internautes en Algérie a sensiblement augmenté. Chiffres à l’appui, le spécialistes affirme que le nombre d’Algériens qui utilisent Internet en 2010 a attient 6 millions, alors qu’il n’était que de 1.5 million en 2005. Ce spécialiste, qui se réfère à une récente étude effectuée dans le domaine, soutient que «l’Algérien est un grand consommateur du Net». «Il passe une moyenne de 20 heures par semaine devant l’ordinateur», dit-il. La croissance du nombre d’utilisateurs s’explique, selon lui, par «la démocratisation» de l’Internet en Algérie. Le moteur de recherche Google vient en première position des sites les plus visités avec 3 millions d’utilisateurs. Le réseau social Facebook, un site de mobilisation par excellence pour les jeunes des pays arabes, enregistre quant à lui 2 millions de visiteurs durant le premier semestre de l’année en cours. Le nombre d’Algériens ayant des comptes sur Facebook est passé, au cours des six derniers mois, de moins d’un million à

2 400 000, soit 7% du nombre de la population. En dépit de l’évolution du nombre d’utilisateurs de ce réseau social, l’Algérie ne réalise pas de record non plus au niveau régional, puisque en Tunisie à titre d’exemple, 25% de sa population estimée à moins 11 millions, ont des compte sur Facebook. L’intervenant a souligné que le nombre global de la population est un élément à prendre en considération en ce qui concerne ce genre d’étude, même si certains des pays qui devancent l’Algérie ont une population beaucoup moins importante. Par ailleurs, Nassim Lounes a affirmé que «l’Algérien est un grand consommateur d’Internet et n’est pas un producteur du contenu». La preuve, la plupart des internautes fréquentent les sites de Tchatches, de rencontres et de téléchargement de vidéos. «La grande majorité des utilisateurs sont des célibataires», a-t-il soutenu. Les partis politiques en Algérie sont totalement «déconnectés» du Net et des réseaux sociaux, estime le directeur de INTIC. «Les formations politiques ne profitent pas de ce moyen de communication pour véhiculer leurs messages. Il n’y à qu’à voir leurs sites officiels archaïques pour s’en rendre compte», déplore-t-il. Samir Hchicha, blogueur algérien installé en France, qui intervient à distance à partir de Paris sur la thématique «Printemps arabe et impacts sur la blogosphère DZ», a soutenu également que «le nombre de facebookers en Algérie a explosé après les révolutions arabes». «Facebook est un espace d’expression libre pour les syndicalistes, les chômeurs et les opprimés de la société», dit ce blogueur, précisant que «les jeunes Algériens ont appris les techniques de communication sur Facebook au même titre que les Tunisiens et les Egyptiens». Abdou Bendjoudi, blogueur et membre du MJIC (Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement) qui est intervenu sur le «Rôle des médias citoyens dans la vie militante», a estimé que «la frustration des jeunes Algériens et la manipulation de l’information par les canaux officiels (radios et télévisions) a encouragé la création des blogs et des sites Internet, sur lesquels l’Algérien peut s’exprimer librement». De même, le média citoyen «est en mesure de freiner l’idéologisation de l’information». Enfin, l’enseignant universitaire, Arezki Derguini, a affirmé : «Contrairement aux Tunisiens et aux Egyptiens, les Algériens sont loin de constituer une unité combattante sur les réseaux sociaux».

par Hocine Larabi

LG Algérie