L’assurance-voyage n’est plus délivrée depuis le 1er juillet 2011 par la majorité des compagnies d’assurance et jusqu’à nouvel ordre, faute de filialisation de l’assurance de personnes.
Chérif Bennaceur – Alger (Le Soir) – Pour les citoyens qui comptent voyager à l’extérieur du pays ou déposer des dossiers de demandes de visa, la tâche ne sera plus facile. Ces deux derniers jours, ils étaient nombreux à se déplacer au niveau des agences ou agents généraux représentant les compagnies d’assurance à demander cette assurance qui couvre spécialement les risques et accidents de santé.
Mais en vain, à leur désappointement et l’embarras des préposés et agents. En effet, les compagnies d’assurance, tant publiques que privées, ont suspendu l’assurance voyage, depuis le 1er juillet 2011. Sur instruction du ministère des Finances, notifiée par les directions générales à leurs réseaux, les assureurs ne proposent plus ce produit jusqu’à nouvel ordre. Motif de cette suspension, les sociétés d’assurance, tant publiques et privées, avaient jusqu’au 30 juin 2011 pour constituer des filiales dédiées exclusivement à l’assurance de personnes. Peu d’assureurs se sont conformés à cette obligation qui découle de la loi relative aux assurances amendée en 2006.
Sur l’ensemble des compagnies agréées, seules celles relevant du secteur public et notamment la SAA, la CAAR et la CAAT, se sont conformées à cette obligation et créé des filiales en partenariat avec d’autres investisseurs. Ainsi, la filiale de la Société nationale des assurances, créée en partenariat avec la Macif et dédiée à l’assurance de personnes, santé et prévoyance, est déjà lancée. Ce produit est censé être distribué au niveau des agences de la SAA, par le biais d’une convention de distribution. Néanmoins, la distribution reste encore au stade premier. Pour les compagnies privées, la situation est à l’arrêt. Dans la mesure où la Compagnie internationale d’assurance et de réassurance (Ciar) a déjà initié un projet de filiale mais ne l’a pas encore rendu opérationnel. En attendant le lancement de cette filiale, la Ciar a suspendu donc ce produit. C’est également le cas pour la GAM ou Alliance Assurances qui ont suspendu cette prestation, sauf dans le cas d’avenants et rectification.
Or, la demande de prorogation du délai, déposée par l’Union des assureurs et réassureurs (UAR) auprès du ministère des Finances, n’a pas été agréée. Ainsi, les assureurs, privés s’entend, se retrouvent forcés de respecter une disposition légale mais contraignante, et d’autant que l’obligation leur a été faite voilà trois ans de relever le niveau de capital social minimum à un milliard de dinars pour l’assurance de personnes. «On a mis la barre trop haut. Il aurait été judicieux de maintenir le niveau minimum initial de 200 millions de dinars», estime le P-dg de la compagnie privée Alliance Assurances, Hassan Khelifati, invité hier d’une conférence- débat sur la dynamique entrepreneuriale.
Et d’autant que la rentabilité de ce produit, un souci entrepreneurial primordial, ainsi que son développement restent problématiques. Optimiste, le premier manager d’Alliance Assurances l’était pourtant, dans la mesure où la situation pourrait, à terme, évoluer. En effet, la compagnie devrait finaliser, avant la fin du mois en cours, les négociations avec un partenaire étranger pour la création d’une filiale assurance- vie. Et d’autant qu’Alliance Assurances compte développer la bancassurance avec Société Générale Algérie, dans le cadre d’un partenariat pionnier entre un assureur privé et une banque privée.
C. B.