Après le bracelet qui calcule le nombre de pas parcouru dans la journée, ou qui permet d’éviter les coups de soleil, voici le bracelet antidéprime. Un appareil connecté qui pourrait permettre de mieux diagnostiquer cette maladie souvent mal repérée. « Ce bracelet vise à donner l’alerte quand la santé psychique flanche », explique dans un article du ParisienPhilippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (XIIe), qui va superviser l’expérimentation à partir de février.
Comment mieux diagnostiquer la dépression ? En enregistrant tout une kyrielle de données, physiologiques et comportementales, sur le patient : tension artérielle, température corporelle, acidité de la peau, mais aussi temps de sommeil, rythme cardiaque et même lumière perçue, sont enregistrés par le bracelet (que l’on garde même sous la douche). Toutes ces données permettent d’établir le profil du patient. C’est au bracelet qu’il incombe ensuite de trier toutes ces informations et de réussir à capter la moindre anomalie par rapport à la normale, identifier des signes avant-coureurs d’une rechute par-exemple, qui pourront alerter les médecins.
« Ce bracelet nous aidera à faire le tri. Et si c’est alarmant, cela permettra une meilleure prise en charge », assure Philippe Nuss. Ce bracelet permet donc de déterminer si le patient vit un simple « coup de mou » dû à la fatigue ou au stress, ou s’il est confronté à un épisode dépressif.
« Les premiers soins sont en moyenne apportés cinq ans après les premiers signes »
Mieux détecté la dépression donc, et surtout plus tôt : « Les premiers soins sont en moyenne apportés cinq ans après les premiers signes. C’est cinq ans de perdus et cinq ans de souffrances souvent très lourdes à porter. Notre bracelet répond à un besoin médical », assure dans le Parisien Denis Fompeyrine docteur en psychologie clinique et cocréateur de la start-up Myndblue, qui met au point, avec Pierre Bassa- ler-Merpillat, ingénieur de Paritech, le bracelet connecté antidépression.
Et une dépression détectée plus tôt permet d’employer des méthodes thérapeutiques « plus douces que les médicaments : l’exercice physique, la méditation, l’exposition au soleil », comme le remarque Philippe Nuss.
Pour l’instant, le bracelet est réservé aux malades pour leur éviter une rechute. Surtout, les deux fondateurs doivent faire en sorte de protéger les données contenues dans ces appareils. « Ce sont des données individuelles, classées dans des dossiers médicaux. Il faut être très rigoureux sur leur utilisation », précise Pierre Bassaler-Merpillat.