«La dépréciation de la valeur du dinar, par rapport à l’euro et le dollar, est le résultat du différentiel entre le taux d’inflation enregistré en Algérie et celui constaté dans le reste du monde»
La Banque d’Algérie et 19 autres banques de la place financière fixent la valeur externe du dinar.
La dépréciation du dinar algérien, que vient de reconnaître le ministre des Finances Karim Djoudi, après avoir résolument écarté d’un revers de la main le lièvre soulevé de la dévaluation, a suscité moult interrogations auxquelles a réagi la Banque d’Algérie (BA) par l’émission d’une note «d’information» relative au marché interbancaire des changes.
L’optimisme du grand argentier du pays, que l’on peut déduire après lecture de la note reçue hier à notre rédaction, est ainsi relayé par la BA. Cette dernière rappelle en effet que «le taux de change du dinar vis-à-vis des principales devises est déterminé de manière flexible sur le marché interbancaire des changes, en fonction des conditions de l’offre et de la demande et de préciser que «la valeur externe du DA est ainsi fixée au taux du marché interbancaire des changes où interviennent, aux côtés de la BA, 19 banques de la place financière.
Les mécanismes de marché régissent la détermination des cours applicables aux opérations financières conclues, selon les règles et usages internationaux. Cette méthodologie suivie par la BA, permet d’intervenir sur le marché interbancaire des changes pour «veiller à ce que le mouvement du taux de change n’affecte pas l’équilibre de long terme du taux de change effectif réel du dinar».
Ceci s’explique, relève la note, que «la solidité de la position financière extérieure nette reste aujourd’hui le principal ancrage à la stabilité financière en Algérie».
Cette analyse rejoint celle de Djoudi qui expliquait lundi dernier à la presse que «la dépréciation de la valeur du dinar, par rapport à l’euro et le dollar, est le résultat du différentiel entre le taux d’inflation enregistré en Algérie et celui constaté dans le reste du monde». Cependant, relève la note de la BA, si l’économie nationale est à l’abri de la volatilité des flux de capitaux affectant durement certaines économies émergentes en 2013, cette instabilité peut influer sur la valeur externe de la monnaie nationale en pesant à court terme sur les perspectives économiques de l’Algérie.
La chronologie des cours de change du dinar, observée ces cinq dernières années et citée dans la note, montre une évolution des principales devises et du différentiel d’inflation, un taux se situant entre 91,1308 et 109,0478 dinars pour un euro au cours de l’année 2009.
Pour les années 2010/2011, les cours de change ont varié entre 91,0519 et 105,3513 DA puis entre 98,3363 et 106,5322 DA pour un euro. Ces mêmes taux se sont situés en 2012 entre 99,6138 et 107,0015 DA. Par rapport au dollar en 2012 par exemple, l’évolution du dinar se situe entre 73,8092 et 82,0954 DA pour un dollar. A la lumière de ces tendances, la récente évolution du DA est interdépendante du taux volatil de l’eurodollar avec pour conséquence une dépréciation du dinar par rapport aux taux formés antérieurement.
La note de la BA estime toutefois que le niveau élevé des réserves officielles de change et le niveau historiquement bas de la dette extérieure témoignent, si besoin est, de la viabilité financière extérieure de l’Algérie. Ces facteurs positifs de la situation financière de l’Algérie, démontrent les capacités de l’économie nationale à surmonter d’éventuels «chocs» externes, conclut la note de la Banque d’Algérie.