La problématique de la dévaluation du dinar revient en actualité. Ce problème, qui était très abordé dans le milieu des experts et spécialistes financiers, devient en fait un sujet courant au sein de la population.
La raison : les prix des différents articles qui ne cessent d’augmenter. Les gens ont beau chercher les vraies raisons de ces hausses des prix, mais la plus convaincante de toutes celles qui se sont présentées jusque-là reste la dégringolade du dinar face à l’euro et au dollar.
Sachant que la majorité des produits sont importés d’Europe. L’on s’attend également à des hausses encore plus importantes les prochaines semaines, inévitablement imposées par une conjoncture économique difficile marquée par la chute du pétrole et la dépréciation du dinar.
Les commerçants avertissent déjà quant à une augmentation des prix des biens de consommation, mais la conséquence avancée reste celle de la chute de la valeur de la monnaie nationale. Produits alimentaires et électroménagers coûteront plus cher cette année. Le plus frappant, c’est le prix des véhicules qui a augmenté tout au début de ce mois de janvier. Des augmentations qui ont même atteint les 200 000 DA.
Si la tendance à la baisse des parités dinar-euro et dinar-dollar, ces dernières semaines, commence à inquiéter les opérateurs, la situation du marché pétrolier et la perspective de la baisse des revenus d’exportations induisant des déficits encore plus importants suscitent des interrogations en ce qui concerne l’impact sur la valeur du dinar.
Les spécialistes attribuent ces hausses des prix à la dépendance accrue au marché extérieur, mais aussi au diktat des lobbys de l’importation et au défaut de régulation et volonté délibérée de laisser glisser la valeur du dinar, sont autant de facteurs à l’origine de cette hausse.
«Au moment où nous allions enfin souffler avec les augmentations des salaires prévues dans le cadre de la suppression de l’article 87 bis du Code du travail, voilà que nous nous retrouvions face aux augmentations des dépenses devant la hausse des prix de tous les articles», nous confie Mokhtar, un fonctionnaire dans une entreprise publique. «N’est-ce pas une ruse des pouvoirs publics pour pousser les gens à consommer les produits locaux, mais faudrait-il encore que ces produits soient de bonne qualité», ajoutera Mokhtar.
En effet, depuis quelque temps, surtout avec la baisse du prix du pétrole, le gouvernement met le paquet pour booster la production locale en poussant les entreprises nationales à redoubler d’efforts pour améliorer leurs productions et leurs qualités. D’ailleurs, plusieurs mesures ont été annoncées à cet effet, d’où la création de nouveaux pôles industriels. Le ministre de l’Industrie et des Mines parle de 12 pôles. Mais encore, est-il suffisant pour encourager les gens à consommer local ? Il est question également de réduire les importations en sélectionnant les produits nécessaires des produits moins importants. En attendant, les prix augmentent, et c’est le simple fonctionnaire qui paye toujours les frais d’une telle situation.
Ines B.