Les élections approchent à grands pas
Le délai de dépôt des listes électorales expire aujourd’hui et les tracasseries persistent toujours.
C’est le jour j. Après des semaines de collecte de dossiers de candidatures pour les élections locales du 29 novembre prochain, les partis politiques doivent déposer aujourd’hui leurs dossiers.
Le travail n’était pas une sinécure, comme en attestent les responsables politiques qui pointent du doigt les tracasseries administratives et bureaucratiques et les conditions parfois désarmantes imposées pour la confection des listes électorales.
Salah Belmekki, secrétaire national aux élus et élections au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), réitère ses dénonciations sur ces «embûches administratives». Le dossier de candidature comprend des documents que seule l’administration algérienne est capable de demander. C’est le cas notamment des clichés de photo d’identité et du certificat de nationalité exigé en même temps qu’une photocopie de la carte nationale dont la délivrance a nécessité la présentation de ce document.
M.Belmekki les qualifie, à juste titre, de «documents inutiles» qui ont dissuadé bien de potentiels candidats. Ce responsable au RCD, qui estime que ces élections revêtent un enjeu politique, n’a pas manqué de regretter le rétrécissement des prérogatives des élus locaux, notamment le maire, mettant la gestion des collectivités locales entre les mains de l’administration.
Notre interlocuteur a accusé le pouvoir d’avoir élaboré la loi sur la représentation féminine dans les Assemblées élues dans la précipitation. «A travers le code de wilaya, le code communal et la loi électorale, le système politique a vidé la compétition politique de tout contenu objectif, accentuant la dépolitisation visée comme un objectif», nous a-t-il déclaré récemment.
Le problème des quotas des femmes dans les listes électorales se pose avec acuité aux partis participants à ces élections. Certains d’entre eux sont carrément bloqués, réduisant de fait leur présence dans des centaines de communes.
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a insisté sur ce problème, dénonçant l’élaboration de la loi sur les femmes. M. Touati a souligné que son parti a confectionné, jusqu’à avant-hier, environ 400 listes dans 42 wilayas du pays.
Les conditions posées aux participants rendent impossible la présence d’un parti sur les 1541 communes que compte l’Algérie.
Le nombre de partis agréés et des candidats pour chaque APC et APW a considérablement augmenté. Ce qui implique que le nombre de citoyens qui doivent participer aux élections, ne serait-ce que pour remplir les listes électorales, est censé prendre une courbe ascendante.
Ce qui est impossible à réaliser dans un pays où la population a déserté le travail politique, laissant la gestion des collectivités aux plus opportunistes et voleurs des biens publics. La bureaucratie de l’administration est dénoncée, également, par Hamlaoui Akkouchi, secrétaire général du Mouvement El Islah. Joint hier au téléphone, M.Akkouchi a indiqué que l’opération de collecte des dossiers de candidature se poursuit toujours, précisant que dans certains cas, les dossiers sont collectés dans le cadre de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) et dans d’autres dans le cadre d’El Islah.
Notre interlocuteur a ajouté qu’il va donner tous les détails concernant cette opération lors d’une conférence qui se tiendra samedi prochain.