Le directeur de la Seaal veut que l’Algérie dépasse les pays européens en quantités d’eaux usées traitées.
Restaurer le caractère maritime de l’oued El Harrach et lui redonner sa splendeur passée, est le véritable défi que doit relever la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal). Le directeur général de la société, Jean-Marc Jahn, est déterminé à faire de l’Algérie le «number one» des pays européens en matière de quantités d’eaux usées traitées. «Dans quelques années, l’Algérie dépassera les pays européens en matière de quantités d’eaux usées traitées.
Presque personne ne le sait aujourd’hui, mais ce sera une réalité dans un avenir proche», a déclaré M.Jahn en marge des travaux du forum Usthb-entreprise consacré aux possibilités de partenariat entre l’université et l’entreprise et qui a pris fin hier. Selon le responsable, l’oued d’El Harrach et ses alentours sont les plus concernés par les projets de traitement des eaux usées en raison du nombre élevé de ses habitants, mais aussi des nombreuses industries productrices de déchets liquides.
C’est pourquoi l’Algérie, a-t-il ajouté, veut aller loin dans le domaine de l’assainissement des eaux usées et a déjà lancé plusieurs chantiers dans ce domaine. Il est à noter que la société Seaal qui a été créée en 2006, est une société par actions détenue par l’Algérienne des eaux (ADE) et l’Office national d’assainissement (ONA). Le principal objectif de M.Jahn est celui de rénover les installations. «Il y a de nombreuses installations à changer au niveau de la capitale. Ce sont des installations qui ont pris de l’âge», a précisé M.Jahn faisant remarquer que la gestion de l’eau usée et potable à Alger «représente l’un des plus grands défis technologiques du pays en raison de la topographie complexe de cette ville».
Pour le même responsable, les travaux d’assainissement devant être pris en charge impliquent, en plus des budgets à dépenser, mais surtout «des compétences techniques à la hauteur des défis à relever». Il a insisté sur l’importance de renforcer les échanges entre l’université et la Seaal: «Sur 220 stagiaires de l’Usthb que nous avons accueillis jusqu’ici, nous en avons recruté la moitié», a fait savoir M. Jahn. Ceci dit, le plus grand chantier à prendre en charge au niveau de la capitale reste le célèbre et très pollué oued El Harrach. En tout, 400 usines déversent leurs déchets dans ce cours d’eau long de 67 kilomètres et qui prend sa source à Hammam Melouane, dans la wilaya de Blida.
Deux stations d’épuration devraient être installées en 2015 et auront une capacité de traitement de 1500 à 3000 m3 par heure chacune. Selon les déclarations du ministère de l’Environnement, la livraison définitive du chantier, dont le coût de réalisation est de 40 milliards de dinars, devra se faire «comme prévu», fin décembre 2015. Ce projet est attendu avec impatience par les habitants de la capitale. Un lieu qui leur procurera un espace de loisirs et des aires de baignade et pourquoi pas la pêche. Un véritable refuge où ils auront la possibilité d’oublier pour un laps de temps les problèmes et le stress quotidien.