Avec un nouveau plan quinquennal doté de 286 milliards de dollars, des projets d’investissements publics qui engloutissent encore de l’argent, l’application du nouveau régime indemnitaire et le déficit du Trésor, l’Algérie dont les ressources financières sont basées sur la rente pétrolière, se trouve dans l’obligation de se serrer la ceinture par la limitation des dépenses superflues et surtout achever les chantiers lancés et éviter la réévaluation.
Ainsi la culture «du gaspillage et du laisser-aller» n’est plus tolérée. Sachant que pour garantir les dépenses inscrites dans la loi de finances complémentaire de 2010 adoptée mercredi dernier en Conseil des ministres, l’Etat sera obligé de toucher aux ressources du Fonds de régulation des recettes.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, il a été indiqué que les dépenses budgétaires pour l’exercice 2010, consolidées par la loi de finances complémentaire, s’élèveront à 6 468 milliards DA, dont 3 446 milliards DA pour le budget de fonctionnement et 3 022 milliards DA pour le budget d’équipement.
Dans ce cadre, il a été indiqué également que le déficit prévisionnel du Trésor s’établit ainsi à 3 615 milliards DA (en augmentation de 906 milliards DA), du fait des 608 milliards DA de crédits additionnels au budget de fonctionnement, et d’une baisse des prévisions des recettes de la fiscalité pétrolière à hauteur de 344 milliards DA, partiellement compensée par une augmentation des revenus de la fiscalité ordinaire de 176 milliards DA. Ce déficit sera, notamment couvert par le recours aux ressources du Fonds de régulation des recettes.
Dans ce cadre, le président Bouteflika a relevé «le niveau très important atteint par la dépense publique et conséquemment par le déficit du Trésor, même si ce dernier demeure encore gérable grâce aux ressources du Fonds de régulation des recettes».
A ce propos, il a ordonné au gouvernement de veiller à éliminer du fonctionnement de l’Etat «toute dépense superflue». Précisant que le budget de fonctionnement qui aura à faire face l’année prochaine à une dépense encore lourde liée au nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires, «ne devra connaître aucune autre augmentation». Il a ajouté que «l’Etat attend de ses agents de se mobiliser pour rationaliser la dépense publique et améliorer l’efficacité du service public. Le budget de fonctionnement a désormais atteint des seuils insoutenables, et cette situation doit être transitoire. C’est à ce prix que nous poursuivrons le développement du pays, sans léguer aux générations futures une dette publique très lourde».
S’agissant du programme de développement qui est substantiellement couvert en crédits, il a réitéré de nouveau ses directives, «responsabilisant chaque secteur pour diligenter ses chantiers et prohiber toute réévaluation, et chargeant le ministère des Finances de ne procéder à l’inscription des projets qu’une fois leurs études achevées et validées, et l’assiette foncière nécessaire dégagée».
En outre, il a souligné que cette LFC «reflète une forte tension sur le budget de l’Etat. C’est donc un pari pour préserver la dynamique de développement économique et social mais qui doit être accompagné par «la création d’un surcroît de richesses pour faire face à la réduction inéluctable, à long terme, des revenus tirés des hydrocarbures».