Dans un rapport publié jeudi 29 octobre, portant sur les dépenses « opaques » des Défenses militaires, l’organisation non gouvernementale Transparency International a épinglé les pays de la région MENA, classant au passage la défense algérienne dans la rubrique F, la « plus haute catégorie de risque et la plus critique en termes de corruption ».
Selon ce rapport, « le budget de la défense algérienne est classifié et aucun détail sur ses dépenses n’est disponible ». Citant des « sources externes », cette ONG indique que le budget accordé à la défense algérienne a atteint 20 milliards de dollars en 2014. Toutefois, aucune source gouvernementale ne divulgue ces chiffres.
Dans cette étude, Transparency International a détaillé les lacunes et les facteurs, politiques et financiers, d’opacité du budget de la Défense algérienne.
Cette ONG a d’abord fait remarquer l’absence d’un comité dédié à la Défense au Parlement, qui permet « un contrôle civil des dépenses » de ce secteur. L’association préconise alors au gouvernement algérien la publication annuelle du budget de la Défense, qui comprend « des informations, détaillées, des dépenses à travers les fonctions, la recherche, la conception, la formation, les salaires, les acquisitions, les actifs et les dépense d’entretien et de personnel ».
Transparency International a aussi révélé certaines entraves à la transparence. L’ONG souligne la non mise en oeuvre des lois contre la corruption, la « monopolisation, depuis la libéralisation de l’économie de certains secteurs , notamment pharmaceutiques, agroalimentaires et celui du BTP », par la haute monarchie militaire sans examen parlementaire.
Des critères qui ne manquent ainsi de classer l’Algérie dans la catégorie F du rapport, la « plus rubrique contenant le plus de risque et la plus critique en termes de corruption ».
La même source suggère au gouvernement algérien d’instaurer une « surveillance et responsabilité institutionnelle » et de « s’ouvrir, en toute transparence, à la société civile ».
La Défense algérienne est classée dans la rubrique F avec le Bahrein, l’Egypte, l’Iraq, le Kuweit, la Libye, le Maroc et Oman. Ces pays du Moyen-Orient et d’Afrique du nord pour un quart des dépenses « opaques » mondiales.
Créée pour lutter contre la corruption, Transparency International publie chaque année son « Corruption Perceptions Index », dont l’édition 2014 classe l’Algérie à la 100e place mondiale.