Les dépenses militaires algériennes ont plus que triplé en dix ans. Avec 11,3 milliards de dollars américains en 2014, le budget militaire algérien est le plus important du continent africain.
Le rapport du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip) portant dépenses militaires, production et transferts d’armes, publié avant-hier, place l’Algérie comme le onzième importateur d’armement au monde sur la période 2005-2014.
Le rapport précise que l’Algérie est le principal récipiendaire d’armement sur le continent africain qui a absorbé 9% des importations mondiales sur la période 2010-2014, en hausse de 25% par rapport à 2005-2009. Elle compte, à elle seule, 30% de ces importations.
Le Maroc vient en deuxième position avec 26%. Les importations du Soudan, troisième à l’échelle africaine, compte à peine 6%. Les dépenses de l’Algérie, qui ont plus que triplé en dix ans selon les rédacteurs du rapport, ont progressé de 12,2% en 2014 pour atteindre 11,3 milliards USD.
Il convient, néanmoins, de s’attarder sur la méthodologie de mesures de ce commerce des armes. Ce marché spécifique étant difficilement quantifiable économiquement et financièrement, le Grip se réfère essentiellement aux indicateurs de tendance (TIV) établis par le Stockholm International Peace Research Institute
(Sipri).
Il s’agit d’une grille de prix basée sur une estimation du coût de production unitaire d’un ensemble de types d’armes de référence. “Lorsque le prix d’un armement n’est pas connu, il est estimé par comparaison avec les caractéristiques et l’année de production d’un armement comparable. Un armement d’occasion qui a déjà servi dans des forces armées, est estimé à 40% du prix d’un armement neuf. Un armement qui a fait l’objet d’une révision ou mise à niveau majeure reçoit une valeur correspondant à 66% de celle d’un équipement neuf. Le TIV ne représente donc pas une valeur financière réelle des ventes d’armes, mais a pour objectif d’établir une unité commune pour la mesure de l’évolution dans le temps des flux d’armement entre les pays et les régions. Le TIV ne peut donc en aucune manière être comparé avec, par exemple, le produit intérieur brut ou les chiffres des exportations contenus dans un rapport gouvernemental”, explique le rapport.
Le Grip a, par ailleurs, complété son rapport par d’autres données provenant de plusieurs sources, Banque mondiale, agences des Nations unies, etc.
Il convient également de signaler que les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 776 milliards de dollars américains en 2014. Les États-Unis, pays le plus dépensier en matière militaire, est le premier exportateur d’armement avec 30,4 % du marché mondial.