La loi de finances 2017 parue au Journal officiel a détaillé la répartition du budget dépenses de l’Etat par département ministériel.
Où va l’argent des Algériens? C’est la question que posent les citoyens lambda quotidiennement dans les cafés, dans les rues, après l’annonce de l’entrée en vigueur du programme de rigueur qui serait suivi par une augmentation des prix de quelques produits de large consommation. En effet, la loi de finances 2017 parue au Journal officiel a détaillé la répartition du budget dépenses de l’Etat par département ministériel pour cette année.
Le ministère de la Défense figure à la première place avec un budget de 1118 297.000.000 DA pour cette année en raison de la guerre contre le terrorisme et les menaces récurrentes sur la stabilité du pays, suivi par le secteur de l’Education nationale deuxième recruteur dans la Fonction publique, avec une enveloppe de 746.261 385.000 DA pour atteindre l’objectif principal celui d’une «école de qualité pour tous» et la pérennité de l’école publique gratuite. A la troisième place arrive le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales avec une enveloppe budgétaire de 394.260.754.000 DA et le secteur de la santé et de la réforme hospitalière avec 389.073.747.000 DA, afin d’assurer l’accès aux soins gratuits et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec un budget de 310.791.629.000 DA pour l’année 2017.
En dépit de la crise financière et le programme de la rigueur annoncé par le gouvernement, les budgets alloués aux secteurs sensibles demeurent très importants. Une grande partie du budget de l’Etat est réservé pour la sécurité, l’éducation et la santé des citoyens, ce qui explique d’une part que le gouvernement n’a pas rompu avec le modèle social adopté depuis l’indépendance du pays. Le secteur de l’agriculture pour sa part a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de 212.797.631.000 DA.
La loi de finances prévoit également des subventions pour les agriculteurs à travers la bonification du taux d’intérêt des crédits agricoles et agroalimentaires à court, moyen et long terme, y compris ceux destinés au matériel agricole acquis dans le cadre de la formule «leasing» et des subventions au développement de l’irrigation comme moyen de développement de la production et de la productivité agricole ainsi que sa valorisation, son stockage, son conditionnement, voire son exportation; les subventions au titre du soutien des prix des produits énergétiques utilisés en agriculture.
Certes, les augmentations dans les prix sont une réalité, mais les subventions de l’Etat n’ont pas été touchées par la rigueur lorsqu’on voit le budget alloué à des secteurs comme celui de l’Education nationale, de la Santé qui figure parmi les plus importants dans cette loi de finances, on peut dire que le gouvernement n’a pas rompu avec le modèle social adopté depuis l’indépendance. Pour ce qui est de la fiscalité qui alimente le budget de l’Etat, la loi de finances 2017 prévoit une réduction des dépenses par rapport au total général des ressources fiscales qui s’élèveront à 5.635.514.000 DA contre 4.591.841.961.000 DA de dépenses publiques.
Les ressources fiscales ordinaires sont à 3.435.394.000 DA contre 2.200.120.000 DA des ressources fiscales pétrolières, soit près de 40%. La dégringolade des cours du pétrole sur le marché international a affecté le budget de l’Etat dont les ressources ont diminué de près de 50%, pour cela il fallait encourager l’investissement pour l’amélioration du taux de croissance du PIB, pour faire face à l’inflation des prix qui risque de peser lourdement sur les citoyens dont le pouvoir d’achat est en érosion. La solution est donc dans l’encouragement de l’investissement local et étranger à travers l’amélioration du climat des affaires et l’accompagnement des investisseurs dans leur mission pour la création de l’emploi et de la richesse seul moyen de garantir l’équilibre du budget de l’Etat.