Il ne faut, en moyenne, pas moins de 5.000 à 7.000 DA pour habiller un enfant âgé de 3 à 10 ans. A quelques jours de l’Aïd El Fitr, les prix des vêtements et chaussures atteignent des sommets à Alger.
Quelque soit le quartier, certains plus que d’autres, qu’il s’agisse de produits de marques, de produits copiés ou démarqués, importés de Chine, de France ou d’Espagne, les prix affichés sont généralement hors de portée des petites bourses et/ou des familles nombreuses. Les magasins ne désemplissent pas en cette période. Après deux semaines de jeûne, voici venu le temps de préparer la fête de l’Aïd qui sanctionne le mois de Ramadan.
La tradition (et non pas la religion) veut que les enfants, et depuis quelques années mêmes les adultes s’y mettent, portent de nouveaux habits pour la circonstance. D’année en année, les prix sont en constante hausse à laquelle participent plusieurs facteurs. D’abord les augmentations de salaires dans différents secteurs de l’économie et de l’administration, qui donnent la fausse impression de la hausse du pouvoir d’achat au sein d’une large partie des ménages.
La baisse du dinar face aux principales monnaies d’importation (le dollar et l’euro) et autres tracasseries administratives à l’import favorisent aussi la hausse des prix. Et bien évidemment, l’appât du gain facile et rapide, aide à gonfler le pourcentage du bénéfice. Résultat, une toute petite robe pour un bébé d’un an n’est pas cédée à moins de 1.800 DA, alors qu’il est certain que son coût d’importation est quatre à cinq fois moins que 18 euros ou dollars.
A la rue Larbi Ben M’hidi, en plein centre de la capitale, chez «Espreno», «Griffa» ou d’autres magasins d’habillement pour enfants et jeunes adolescents, dont les produits sont pour la plupart importés de Chine, sous différentes marques, dont des produits d’Al Qathara Group d’Abu Dhabi, les prix varient de 1.400 à 6.000 DA, selon l’âge, la qualité et la coupe du produit. Une petite tenue pour fillette de moins de 3 ans à 2.600 DA, des sandales ou chaussures d’été à 1.500 ou 1.800 DA, ajoutés aux sous-vêtements et autres accessoires, le tout revient à environ 5.000 DA.
Pour les enfants âgés de 5 à 10 ans, il faut compter entre 6.000 et 7.000 DA pour l’achat d’un T-Shirt (1.200 DA), d’un pantalon Jean «slim stretch» de qualité à peine moyenne (1.800 DA), des sandales ou baskets (1.800 à 2.200 DA). Pour les 10 – 16 ans, la facture risque d’être plus salée, surtout qu’à cet âge l’effet de la mode est omniprésent dans le choix des intéressés. « Non, tu ne porteras pas cette liquette. Elle est trop dégagée. Il faut que tu saches que tu devras la porter aussi à la rentrée scolaire », marmonne une maman à sa fille de 15 ans environ. Prix de la liquette 2.200 DA.
Ajoutée au Jean et à la Converse (Sneaker) qui va avec, la facture devrait atteindre les 6.000 DA pour un seul enfant. C’est justement la saison de jumeler les dépenses d’habillement pour l’Aïd El Fitr avec ceux de la rentrée scolaire qui arrive trois semaines après la fin du Ramadan. Beaucoup de parents prévoient donc ce scénario pour tenter d’éviter au moins une partie des dépenses de la rentrée sociale, et de consacrer le budget aux affaires scolaires.
A Meissonnier, si les prix sont relativement plus bas, la qualité des produits l’est tout aussi. Un T-Shirt à 800 DA (600 DA avant le Ramadan), un Jean à 1.700 DA, et une Converse entre 1.200 et 1.600 DA. Des polos pour hommes, de pâles copies de grandes marques, sont cédées à 1.600 et 1.800 DA/pièce. En dehors d’Alger-centre, les prix ne sont pas plus abordables.
A Rouiba (30 Km à l’Est de la capitale). Dans les boutiques du centre ville, des marques chinoises, comme «Nino-Junor», rivalisent presque en prix avec des marques européennes. Le prix d’un petitensemble pour fillettes de moins de 3 ans (Combishort fines bretelles, jupette + le haut ou une robe + ceinture de fantaisie) est de l’ordre de 2.400 à 3.000 DA. Des sandales à pas moins de 1.600 DA.
Comme à Meissonnier, dans le «bazar» de l’habillement de Rouiba, les prix sont moins choquants, même si le choix en tailles et qualité y est très réduit. Globalement, les dépenses pour l’Aïd El Fitr restent encore dans la lignée de celles du début du Ramadan. A quelques semaines de la rentrée scolaire, le KO risque d’être technique pour une large majorité de ménages algériens.
M. Mehdi