«Réussir la transition est largement à notre portée»
«Il faut qu’on se le dise, tout acte bureaucratique est une recherche de corruption. Cela ne peut plus durer. La bureaucratie freine l’économie nationale» a prévenu, jeudi dernier, le Premier ministre lors de la 15e tripartite.
Le ton est donné. «L’Algérie veut donner une impulsion déterminante à son économie pour (…) la rendre plus performante, moins fragile et moins sensible aux chocs externes», a souligné Abdelmalek Sellal lors de l’ouverture de cette rencontre au «caractère particulier» qui a réuni gouvernement, syndicat et patronat, le 10 octobre. Elle ne tolérera donc aucune entrave pour y parvenir.
Il est temps de passer d’une économie qui repose sur la rente pétrolière à une économie diversifiée. Comme il est temps d’arrêter de subir des remarques désobligeantes de la part d’institutions financières qui n’ont cessé, à travers des rapports sans concessions, de recommander à l’Algérie de profiter des niveaux de prix du baril de brut élevés pour sortir de son addiction au pétrole. «La priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) est d’augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide» a recommandé, encore une fois, le tout récent document du FMI qui met en garde contre une dégringolade des prix du pétrole.
L’affranchissement de l’économie nationale par rapport aux exportations des hydrocarbures ne doit plus faire partie du domaine de la théorie. Le moment est venu pour elle d’accomplir ce saut qui doit la propulser parmi les économies les plus performantes du Bassin méditerranéen et pourquoi pas au-delà de cette sphère géographique.
Le cap a été tracé. «Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a toujours affirmé que notre conception est très éloignée de l’ultralibéralisme qui est à l’origine des crises récurrentes qui affectent l’économie mondiale et a conduit beaucoup de pays à la faillite», a rappelé le Premier ministre qui a annoncé que «la réindustrialisation de l’Algérie sera le moteur d’une croissance forte et saine», tout comme il a mis en garde contre les obstacles qui risquent de se dresser face à cette étape cruciale que l’Algérie a pris solennellement l’engagement de franchir avec succès. «Il faut qu’on se le dise, tout acte bureaucratique est une recherche de corruption. Cela ne peut plus durer. La bureaucratie freine l’économie nationale» a souligné le patron de l’Exécutif qui a fait remarquer que le gouvernement «conscient des entraves et obstacles qui freinent les projets d’investissements» va redoubler d’efforts pour «combattre la bureaucratie, les passe-droits et simplifier les procédures». Une main de fer dans un gant de velours. Fini la langue de bois, il faut maintenant appeler un chat un chat.
Il n’y a plus de place pour les promesses sans lendemain. Abdelmalek Sellal siffle la fin de la partie. Désormais, plus rien ne s’oppose pour passer à la vitesse supérieure. Les indicateurs économiques sont au vert: solidité financière, croissance économique de 3,3% en 2012 alors que le Fonds monétaire international prévoit une croissance du PIB de 3,1% en 2013 et de 3,7% en 2014 dans la foulée d’une tendance baissière à travers le monde avec une dette publique pratiquement nulle. Une conjoncture des plus favorables à un décollage économique.
Les atouts sont là. Il ne reste plus qu’à les promouvoir à travers un climat d’affaires définitivement assaini.
L’Algérie «dispose d’un potentiel d’investissement parmi les plus importants du pourtour euro-méditerranéen», a tenu à souligner le Premier ministre.
«Des bases solides pour des industries de grandes dimensions sont là, qu’il s’agisse de routes et autoroutes, chemins de fer, ponts et aéroports, électricité, ressources naturelles, ressources humaines», a ajouté Abdelmalek Sellal. Il ne reste plus qu’à retrousser les manches et se mettre au boulot.