Au deuxième jour de la grève qui perturbe le secteur de l’éducation nationale, à l’appel de la coordination syndicale de l’éducation, (CSE), la ministre de tutelle, Mme Nouria Benghabrit, se penche sur le fond des revendications brandies par les grévistes dont elle qualifie certains points de « non sens ».
Intervenant ce mercredi matin sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale, la ministre de l’Éducation nationale trouve démesurée, en effet, que les enseignants réclament des promotions systématiques sans passer par la formation. « Il est illogique que des enseignants soient promus d’une manière automatique vers un grade supérieur sur la seule base de l’ancienneté sans passer par les cycles de formation ni être soumis à des concours comme cela est revendiqué actuellement par les syndicats qui ont appelé à la grève », regrette-t-elle.
L’autre point sur lequel est revenue ce matin Mme Benghabrit avec ironie est celui relatif à la revendication d’un départ à la retraite des enseignants après seulement 25 ans de service incluant les années de leur formation universitaire et celles du service national. « En réclamant un départ à la retraite après 25 ans de service comprenant les cinq années de formation universitaire, puisque les enseignants sont recrutés avec le niveau de master, et les deux années de leur service national, les grévistes veulent être à la retraite après seulement 18 ans de travail. C’est une revendication insensée qui ne peut malheureusement être satisfaite », a martelé clairement la ministre sur les ondes de la radio.
Cependant, la première responsable du secteur reconnait la légitimité des revendications liées au payement des augmentations salariales induites par la révision des statuts particuliers des différents corps, mais, pour ce faire, elle demande aux syndicats d’accorder plus du temps à la tutelle parce que, déclare-t-elle, « la situation nécessite un diagnostic détaillé au niveau de chaque wilaya afin d’évaluer d’une manière exhaustive les incidences financières ».
Mourad Allal