La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) vient de publier une étude qui met en lumière de nouvelles facettes du phénomène de la corruption.
On y apprend notamment que 88% des citoyens algériens ne se sentent pas suffisamment protégés contre le risque de représailles pour témoigner contre les personnes influentes impliquées dans les affaires de corruption.
« Ce chiffre rend plus que jamais impérieuse la nécessité de renforcer les mécanismes législatifs pour protéger les dénonciateurs », a commenté Moumène Khelil, secrétaire général de la LADDH, lors de la présentation de cette étude. Il a précisé à ce sujet que « sans l’implication des citoyens tous les efforts (de lutte contre la corruption) seront voués à l’échec ».
1600 personnes sondées à travers 24 wilayas
Cette étude qui repose sur un échantillon de 1600 personnes âgées entre 18 et 40 ans, réparties sur la moitié des wilayas (24 sur 48), considère aussi que le principal frein qui empêche de révéler la corruption c’est la crainte pour le dénonciateur d’être impliqué pendant l’instruction de l’affaire (51,8%), l’absence de documents à présenter pour prouver les faits (43, 9%) et enfin la gêne d’être traité de délateur (17,9%).
Les personnes interrogées, préfèrent, dans le cas où elles seraient détentrices d‘informations sur une faire de corruption ou de dilapidations de deniers publics, s’en remettre à la presse (46,1%), à l’autorité judiciaire (36, 8%) puis à l’autorité administrative
Dans le dernier rapport de Transparency international, l’Algérie occupe la très peu enviable 112ème place sur les 183 pays listés.
A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, le gouvernement avait organisé vendredi une rencontre internationale regroupant des experts qui ont abordé les différentes manifestations du phénomène et les mécanismes de lutte à mettre en place.
Ce séminaire est intervenu à un moment où la justice algérienne tente péniblement de faire la lumière sur de grandes affaires liées à la corruption comme celles de Sonatrach et de l’autoroute Est-Ouest.