Dénonçant une grave congélation politique,Le RCD appelle à une mobilisation patriotique

Dénonçant une grave congélation politique,Le RCD appelle à une mobilisation patriotique

Le RCD souligne, dans une déclaration rendue publique hier, l’urgence de la mobilisation des patriotes pour accompagner et structurer la société afin de peser dans la perspective d’un changement inéluctable.

Pour ce changement, le parti préconise une phase de transition pour lancer un véritable débat, car, estime-t-il, tout doit être repensé. Le RCD fait le constat de congélation politique aggravée par des indicateurs économiques au rouge.

Dans le tout, le RCD met évidemment la refondation de l’édifice institutionnel dans le sens, écrit-il, d’une rupture avec la «concentration des pouvoirs politiques et économiques». Une refondation qui appelle, poursuit-il, audace, générosité et énergie que seule la jeunesse peut offrir. Le RCD se rend à cette résolution parce qu’il voit l’Algérie au bord de l’explosion. «Cinquante ans après l’indépendance, l’Algérie est au bord de l’implosion sociale. Son unité nationale est mise à mal par le tribalisme qui gangrène toutes les instances nationales, gouvernement en tête», résume-t-il, sentencieux. Un constat d’échec. Sur toute la ligne. Pour établir un tel constat, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’est appuyé sur des réalités politiques, économiques et sociales frappantes. «Le bilan est lourd. L’avenir est sourd», note le parti dans une déclaration rendue publique hier. «Aujourd’hui, l’Algérie vit un cauchemar qui insulte ses luttes, révolte sa jeunesse et la désigne dans le monde comme l’image inversée du statut auquel la destinait une épopée qui a forcé l’admiration du monde», écrit-il encore, avant de faire le rappel de ce que «dès l’été 1962, des hommes tapis dans l’ombre, reniant sacrifices et serments, prirent la terrible responsabilité de renverser le GPRA, instance légale de la révolution, et de faire à nouveau couler le sang dans un pays exsangue. Depuis, l’Algérie, partie pour être un exemple de développement postcolonial, n’en finit pas de conjuguer drames, abus et régressions. Rien n’a été épargné au peuple algérien : assassinats politiques, dilapidations et détournements de la richesse nationale, fraudes électorales et soumissions tribales des institutions ont déstabilisé l’Etat, ensemencé la violence dans les mœurs politiques et exclu le citoyen, notamment la jeunesse, de toute décision engageant le destin national». Le parti de Mohcine Bellabes ajoute que le pouvoir mène une politique de confiscation de l’Etat où les compétences non inféodées sont réduites à la marginalité, l’humiliation et l’exil. A raison, le parti note que «la régression nationale a fait le bonheur de l’internationale terroriste qui a fait de l’un des pays les plus réfractaires au fondamentalisme, la matrice du développement et de la dissémination de tous les extrémismes». De proche en proche, le RCD arrive à l’évocation de la dernière actualité politique qui a vu s’organiser des élections législatives. «Le simulacre législatif du 10 mai dernier illustre, on ne peut mieux, la faillite du système et donne une image affligeante d’un Etat installé durablement dans le provisoire, la prébende et le mépris.» Le RCD ne rate pas également de commenter le mutisme du chef de l’Etat. «Le mutisme aussi incompréhensible qu’humiliant d’un chef de l’Etat en convalescence perpétuelle et le maintien d’un “gouvernement intérimaire” témoignent de l’incapacité à appréhender les enjeux nationaux et planétaires.» Relevant que des milliards de dollars ont été dilapidés en 2011 pour ne pas entendre l’aspiration populaire au changement, le pouvoir, note encore le RCD, croit se mettre à l’abri de la colère populaire en bétonnant les esplanades de la capitale. Le parti ne manque pas aussi de dénoncer l’opération de marketing médiatique (publireportage dans le Monde, ndlr) qu’il qualifie de «pitoyable manipulation ».

S. A. I.