Winnie Mandela lance l’idée d’un front anti-apartheid marocain
Riche de son combat dans son pays, l’Afrique du Sud, pour la justice et les droits de l’Homme sans exception, l’ex-épouse de Nelson Mandela a lancé, hier à Alger, lors de la Conférence internationale des femmes solidaires avec la résistance de la femme de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), l’idée de la création d’un front anti-apartheid marocain.
Intervenant à l’occasion de cette rencontre qui a regroupé plusieurs chefs de délégations étrangères, (personnalités, politiques, parlementaires) notamment celles d’Amérique Latine, de France, d’Italie, Winnie Mandela, l’une des personnalités politiques les plus emblématiques d’Afrique du Sud dans la lutte anti-apartheid, a annoncé «s’il faut créer un front anti-apartheid marocain, nous le ferons».
Dénonçant les entraves du Maroc au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et son rejet du projet d’autonomie proposé par le royaume, Winnie Mandela, s’adressant aux Sahraouis, exprime son total soutien s’ils estiment qu’«il est temps d’abandonner le cessez-le-feu-», qualifiant de «cause juste», la lutte du peuple sahraoui pour son émancipation. Sur sa lancée, l’ex-première dame d’Afrique du Sud dénonce la position de la Ligue des États arabes sur cette question et trouve «anormal» que tous les pays arabes soutiennent le Maroc dans son occupation du Sahara occidental. «
Tout comme elle estime «immoral» d’accepter que le Maroc signe un accord de statut avancé avec l’Union européenne (UE) et dénonce le pillage des ressources des pays africains par ce même ensemble régional.
Winnie Mandela salue la militante pacifiste sahraouie Aminatou Haïder, qui par sa lutte pacifique pour les droits de l’Homme dans les territoires occupés, a fait évoluer cette question à travers le monde.
Une question qui s’est dégradée, selon Sidi Mohamed Debbach, depuis le discours du roi Mohamed VI du 3 janvier 2009, franchissant, selon lui, «une nouvelle étape dans la répression des militants sahraouis». Pour sa part, le chef de la délégation française, une députée a dit craindre «le retour au Maroc» des femmes activistes pacifistes sahraouies, présentes dans la salle, et rappelle qu’elle a été expulsée avec sa délégation du Maroc pour avoir pris faits et cause et défendu des militants sahraouis emprisonnés au Maroc, et annonce qu’un colloque international sur le Sahara occidental est prévu les 29, 30 et 31 octobre prochain en France.
Les chefs des autres délégations, notamment du Venezuela, d’Angleterre, d’Angola, d’Italie, eux aussi, n’ont pas manqué d’exprimer toute leur solidarité avec le peuple sahraoui en lutte en établissant un parallèle avec la lutte du peuple palestinien.
Par : Sadek Belhocine