L’Algérie, dont la population est constituée en majorité de 70% de jeunes, risque de voir la tendance s’inverser dans 38 ans.
Selon les données statistiques que l’Institut national d’études démographiques (Ined), un organisme public français, vient de rendre publiques, l’Algérie est au premier plan des pays africains où la proportion des habitants âgés de 60 ans et plus sera la plus élevée en 2050.
En 2010, l’âge moyen des Algériens était de 26,2 ans pour une population de plus de 60 ans évaluée à 2,4 millions d’individus.
En 2050, ce ne sera plus du tout la tendance. L’âge moyen atteindra 42 ans et le nombre de personnes âgées atteindra 12,2 millions d’habitants, soit 26,2% de la population totale de l’Algérie.
Selon l’institut, seuls trois pays en Afrique verront leur population vieillir dans des proportions plus importantes que l’Algérie, à savoir l’Égypte, la Libye et la Tunisie.
«L’Afrique n’échappera pas au vieillissement de sa population en raison de l’allongement de la durée de vie et de la baisse de la fécondité», soulignent les chercheurs de l’Institut.
Ce processus de vieillissement de la population algérienne peut être expliqué par plusieurs facteurs socio-économiques.
Il y a d’abord le recul de l’âge moyen du mariage. A cause des problèmes du chômage et du logement notamment, les jeunes Algériens ne se marient plus à un âge précoce, comme il y a une vingtaine d’années.
Ils sont rares, en effet, ceux qui fondent des foyers à l’âge de 20 ans. La plupart préfère patienter jusqu’à dépasser la trentaine, voire la quarantaine pour se décider.
L’autre facteur est la croissance démographique. Devant la cherté de la vie, la dégradation du pouvoir d’achat et autres problèmes, les couples algériens n’enfantent plus comme par le passé.
Si les couples des années davant l’indépendance avaient jusqu’à 10 enfants, ceux daujourd’hui limitent le nombre de leur progéniture à quatre, voire moins.