Mieux vivre dans les communautés rurales grâce aux technologies de l’information et de la communication, voilà le slogan sous lequel est placé le 12e Salon international du futur technologique (Siftech) qui se déroule jusqu’au 19 mai au Palais de la culture à Alger.
Au-delà des assurances des responsables du secteur des télécommunications, en Algérie, force est de constater que la démocratisation des TIC (technologies de l’information et de communication), particulièrement l’Internet, peine à se concrétiser. Pour la seule opération «Ousratic» et «Oustratic 2», consistant à doter le maximum des foyers citadins et ruraux de microordinateurs connectés à Internet, l’on se demande aujourd’hui si nos villes et villages en ont réellement profité.
Ceci dit, dans certains centres urbains, acquérir une ligne Internet n’est pas chose facile. Idem pour les habitants des régions rurales qui, souvent privés de téléphonie fixe, ne peuvent espérer accéder à Internet. A la difficulté de décrocher une ligne Internet qui, pour beaucoup de demandeurs est un privilège, s’ajoute le problème du débit.
Mauvaise connexion, perturbations sur le réseau téléphonique, pannes répétitives, les abonnés en ont assez souffert. Ce constat est vérifié dans plusieurs régions du pays, en particulier dans les régions rurales où Internet se fait encore désirer. Un leurre pour les Algériens qui témoignent de leur exaspération quant à la lenteur et au laxisme des services concernés à prendre en considération leurs demandes d’abonnement à Internet.
Compte tenu du relief accidenté des régions montagneuses et les difficultés techniques, certaines régions de l’Algérie profonde ne sont toujours pas raccordées au réseau de la téléphonie fixe (filaire). Par conséquent, les citoyens demeurent privés de nombreuses prestations, en particulier Internet. Aussi, le fait que l’abonnement à Internet soit subordonné à l’acquisition d’un appareil téléphonique sans fil (WLL), est pour certains demandeurs une condition dissuasive. C’est le cas pour les demandeurs issus des localités rurales où acquérir une ligne Internet relève d’un véritable parcours du combattant. Dire que l’Algérie est sur le point de faire sa révolution numérique, relever le défi d’évoluer vers une société de l’information n’est pas pour demain. Au moment où les responsables de la Poste et des TIC rassurent sur le progrès réalisés en termes d’extension du réseau Internet et le passage à l’offre triple-play sur les réseaux FTTH, beaucoup d’Algériens attendent toujours une réponse à leurs demandes restées sans réponse pour accéder à Internet. «Il faut reconnaître un déficit au niveau des villes. Il y a de nouvelles cités qui ne sont pas encore câblées au réseau téléphonique et donc à Internet. Il y aussi un déficit à l’intérieur du pays, dans le Sud et au niveau des régions frontalières qui ne possèdent même pas le téléphone. Des décisions ont été prises pour y remédier», a reconnu hier Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale. A une question relative à la difficulté d’accès à Internet, le ministre a reconnu qu’il existe des «passe-droits» dans la distribution des lignes Internet, compte tenu de la saturation et de la demande explosive en matière d’abonnement. Il semble qu’on ne soit pas sorti de l’auberge…
Yazid Madi