Démission des responsables,délestages,flambée des prix,tensions sociales..Le silence assourdissant des partis

Démission des responsables,délestages,flambée des prix,tensions sociales..Le silence assourdissant des partis

Les prix s’envolent à une vitesse vertigineuse

Y a-t-il un parti en mesure de porter les revendications sociales? Y a-t-il des élus pour soulager la misère des citoyens-électeurs? Bref, y a-t-il une classe politique digne de ce nom?

Feux de forêts, délestages, hausse vertigineuse des prix, insécurité… autant de désagréments qui ne semblent pas inquiéter les formations politiques, dont le silence est apparemment proportionnel à leur nombre. En Algérie, plus on crée de partis politiques, plus leur silence devient assourdissant, face aux dossiers d’actualité politique, économique et social.

Une situation des plus paradoxales au point que d’aucuns s’interrogent sur l’utilité de la classe politique. Y a-t-il un parti en mesure de porter les revendications sociales? Y a-t-il des élus pour soulager la misère des citoyens-électeurs? Bref, y a-t-il une classe politique digne de ce nom? Des questions que tout un chacun se pose en cette période marquée par l’autisme des politiques dans une conjoncture qui se singularise par une avalanche de problèmes qui s’abat sur les citoyens. Déja livré à lui-même face à un marché sauvage et la démission des institutions de l’Etat, le citoyen se retrouve seul, lâché par une classe politique qui ne se souvient de son existence que l’espace d’une campagne électorale. Une démission qui ne manquera pas d’être fatale aux prochaines élections locales. Se sentant abandonnés et surtout floués après les promesses de «changement» faites lors des dernières élections législatives, les Algériens, notamment les plus indécis, seront très nombreux à «gonfler» le camp des abstentionnistes.

Un changement que le citoyen ne ressent pas dans son quotidien. Sur les marchés, qui s’y frotte s’y brûle. La flambée est telle qu’il vaut mieux ne pas s’y rendre. Un quotidien des Algériens peu envieux et les politiques s’en soucient si peu. Alors que des milliers d’hectares sont ravagés par les centaines de foyers d’incendie pas faciles à circonscrire par les sapeurs-pompiers et les citoyens volontaires eu égard au peu de moyens existants, les partis observent le silence radio.

Il est clair que ce n’est pas leurs réactions qui éteindraient les «brasiers», mais au moins ils auront accompli leur mission d’être à l’écoute des préoccupations de la société, en proposant des solutions.

Sous d’autres cieux, l’équipement des pompiers aurait fait un large débat politique avec des plateaux télévisés permettant à chacun de donner son point de vue même contradictoire et surtout d’émettre des propositions pour améliorer la situation et éviter le pire.

Il devrait en être de même pour la flambée des prix. Mais rien de tout cela… L’Unique, qui devait en principe assumer sa mission de service public, se complaît dans la médiocrité, en «ruminant» d’anciens programmes. Ce qui n’est pas le cas des nouvelles chaînes de télévision privées qui, en dépit du manque de moyens, arrivent avec les moyens du bord à proposer des émissions à la hauteur des exigences des téléspectateurs.

Exception faite des journaux qui en parlent régulièrement, les partis politiques semblent se préoccuper d’autres choses dont on ignore la substance.

En Algérie, les responsables ne font que présenter les bilans pendant que les élus, «représentants du peuple», brillent par leur silence. On annonce par-ci et par-là la création de nouveaux partis politiques comme si c’est ce qui manque le plus aux Algériens.

«Déjà qu’on a du mal à cerner le rôle de ceux qui existent déjà, voilà que d’autres arrivent pour brouiller davantage les

cartes», ironise ce citoyen. Les politiques se taisent. Ils sortent d’une campagne électorale harassante. Une autre les attend dans moins de deux mois. «Alors ils se conservent», commente cet autre citoyen désabusé. «Ils ne pensent à nous que lors des élections», renchérit un autre. Cette sentence, qui n’est pas nouvelle dans le vocabulaire des Algériens, est annonciatrice du risque d’une forte abstention.

Le mécontentement est là, palpable… Les Algériens ne sont pas fiers de leur classe politique. Avec un pouvoir d’achat en perpétuelle érosion, du fait d’une inflation galopante, des maux qui minent son quotidien, le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer. Il désespère tout simplement.

En somme, les partis politiques empêtrés dans d’interminables luttes intestines, n’arrivent même pas à communiquer sur leur propre situation.

Que dire alors des préoccupations des citoyens qui ne seraient, à leurs yeux, que secondaires.