Demi-finales : Deux matches pour deux tickets en or

Demi-finales : Deux matches pour deux tickets en or

sport&art3&2010-07-06img1.jpgParties à l’assaut des demi-finales du Mondial sud-africain de football, avec les défaveurs des pronostics, les sélections européennes des Pays Bas, d’Allemagne et d’Espagne ont réussi le pari de renverser la vapeur en éliminant leurs rivales sud-américaines le Brésil, l’Argentine et le Paraguay.

Le continent sud-américain qui se vantait de présenter quatre équipes sur les huit des quarts de finale est vite retourné à l’évidence qu’en sport, tout se joue sur un terrain et pas sur le papier.

Et pourtant, les données d’avant matches étaient largement favorables aux Sud-Américains sous la conduite des Brésiliens et des Argentins que tous les observateurs voyaient en finale. Les noms des vedettes des deux formations faisaient trembler nombre de formations sauf, peut-être, leurs adversaires directs qui croyaient en leur force et leur volonté de s’imposer.

Le Brésil et l’Argentine ont certainement payé le prix du ‘’vedettariat’’ de certains de leur éléments qui, sur le terrain, n’ont pas montré grand chose. Ces géants du football mondial, à l’image du Brésilien Kaka ou de l’Argentin Messi n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes.

Ces deux stars sur lesquelles reposaient les espoirs des millions de fans, non pas seulement ceux de leurs pays, ont été incapables de se hisser à leurs niveaux habituels. Fatigués, usés par une ‘’sur utilisation’’ par leurs clubs employeurs, qui les avaient alignés dans tous leurs matches, Kaka et Messi pour ne citer que ces deux, sont complètement passés à côté de ce Mondial.

Un joueur fatigué se distingue par un énervement ou un jeu dangereux, expliquent les ‘’psy’’ du foot. L’image de Kaka en Afrique du Sud entre dans ce moule d’explications alors que Messi, isolé au centre du terrain, s’est souvent lancé dans des actions individuelles en vain.

La prestation de ces deux joueurs résume à elle seule la prise au piège des sélections sud-américaines par celles de la vieille Europe, minoritaire dans la composition des quarts de finale, mais solidement arrimée à la force de leurs convictions lorsque sonne l’heure des grandes rivalités intercontinentales. Au lendemain des pleurs sur la chute du Brésil, les amoureux du football technique et spectaculaire peuvent encore pleurer pour l’Argentine, tétanisée par la rigueur et le réalisme allemands.

De calibre beaucoup moins faible, le Paraguay a certes posé de gros problèmes à l’Espagne avant de s’incliner sur un coup de boutoir de la ligne offensive ibérique qui a longtemps douté, dans un match, pas de niveau mais plein de suspense.

Avec trois formations à ce stade, une confrontation euro-européenne est inévitable et c’est ainsi que les espagnoles et les allemands se retrouveront dans une demi explosive où les données n’auront aucun poids car seules la volonté et la détermination pourraient être salutaires : Qui aurait pronostiqué pour un carton des Allemands face aux Argentins ou les peines des Espagnole à battre les Uruguayens ? Peu ou personne, tant les données, sur papier du moins, donnaient lecture à d’autres résultats et autres issues.

Dans un match ouvert, entre l’Espagne et l’Allemagne, les débats seront animés et la formation la plus volontaire, la plus organisée et … la plus chanceuse, passerait. Mais, un petit regard sur le parcours de ces deux demi-finalistes dans ce Mondial mérite de relever les cartons de la Mannschaft de plus de trois buts d’écart, face à l’Angleterre et l’Argentine … s’il vous plait.

En face, les Espagnols ont beaucoup peiné pour arriver à ce niveau de la compétition. Remis sur terre par une surprenante défaite contre la Suisse, les Ibériques ont opté pour la prudence pour aller doucement mais sûrement pour assurer et toujours assurer au fil des matches remportés au gagne petit (quatre fois par un but d’écart). Néanmoins son impressionnante série de 44 victoires, trois nuls et une défaite pour ses 48 derniers matches avant le Mondial, plaide pour une issue favorable et un passage historique, même si les Klose, Podolski et autres Ozil ne voudraient jamais rater une autre occasion en or pour enlever ce trophée et devenir la première sélection européenne à gagner une coupe du monde en dehors du vieux continent.

Dans l’autre demi-finale : Uruguay – Pays – Bas, bien malin sera celui qui avancerait un pronostic juste tant les puissances en présence paraissent équilibrées même si les Hollandais restent sur un retentissant succès contre les géants du Brésil.

La lecture du parcours des deux équipes montre que les Hollandais, toujours égaux à eux-mêmes, ont aligné cinq victoires pour autant de matches. En face l’Uruguay champion du monde en 1930 et 1950, n’a plus atteint ce stade du mondial depuis 1970.

Classé 16e mondial de la Fifa, il fait figure de parent pauvre face à Pays-Bas (4e). L’absence de l’avant-centre Luis Suarez, exclu et suspendu pour avoir arrêté de la main une balle de but du Ghana sera un handicap de taille dans la bataille pour la finale. Mais comme le football n’est pas une science exacte, il est fort possible, que ce Mondial de ‘’chez-nous’’, déjà truffé de surprises, nous livrera une finale inédite entre les non favoris : soit Uruguay-Espagne… On le saura Mercredi soir …

Par : Mohamed Zemmour