Démarches intenses en Tunisie pour sortir de la crise politique

Démarches intenses en Tunisie pour sortir de la crise politique

Le président tunisien, Moncef Marzouki, a entamé mercredi une série de consultations avec les acteurs politiques influents du pays pour la désignation du chef du gouvernement au moment où la Tunisie fait face à sa pire crise politique depuis la « Révolution du jasmin » qui a renversé, le 14 janvier 2011, le régime de Ben Ali.

Mardi, M. Hamadi Jebali avait donné sa démission de son poste après l’échec de son projet d’un gouvernement technocrate non partisan, rejeté par le mouvement islamique Ennahdha qui dirige la coalition au pouvoir et qui estime que la Tunisie « a besoin d’un gouvernement politique de coalition élargi à d’autres partis et ouvert aux compétences nationales ».

Concernant son éventuelle désignation à la tête de l’exécutif, Hamadi Jebali, a indiqué que la question restait tributaire de plusieurs conditions. Il s’agit, a-t-il dit, de « mettre l’action gouvernementale à l’abri des tiraillements politiques, de garantir une plate-forme politique regroupant toutes les forces à travers un dialogue national et de fixer la date des prochaines élections ».

Le mouvement Ennahdha qui détient la majorité des sièges à l’Assemblée nationale constituante s’est dit « attaché » à la désignation de M. Jebali au poste de chef du gouvernement. D’ailleurs, son leader, Cheikh Rached Ghannouchi a affirmé être en pourparlers avec le chef du gouvernement démissionnaire pour la formation d’un gouvernement de coalition en l’espace d’une semaine « avec la participation de plus de partis et de compétences ».

D’autre part, le porte-parole de la présidence tunisienne, le Dr. Adnane Monser, a précisé que le mouvement Ennahdha « ne s’est pas prononcé » encore sur le nom de la personne qui prendra les rênes du gouvernement, soulignant que « le problème est d’ordre politique et non juridique ». Il a fait remarquer à ce propos, qu’il était inutile de désigner une personnalité indépendante qui ne pourrait jouir d’unanimité au sein de l’Assemblée constituante.

Le président du conseil consultatif d’Ennahdha, Fethi Layadi, avait annoncé que son mouvement « persiste à désigner » Hamadi Jebali pour former un nouveau gouvernement supposé voir le jour très prochainement.

Concernant la composante de l’exécutif, des milieux politiques à l’intérieur de la Troïka (Ennahdha, Congrès pour la République, Ettakatol) au pouvoir, font état de la possibilité d’élargir la coalition au mouvement « Wafa » et au parti républicain.

En vertu de la loi sur l’organisation des pouvoirs publics, le président de la République charge, après consultations, le candidat du parti qui dispose de la majorité parlementaire de former un nouveau gouvernement et le chef du gouvernement aura quinze jours à partir de la date de sa nomination pour former son équipe avant de la soumettre au président de la République et devant obtenir la confiance de l’Assemblée nationale constituante.

Selon des milieux politiques tunisiens, outre la situation économique et les tensions sociales qui prennent de l’ampleur en raison de l’inexistence de projets et programmes de développement, la formation du prochain gouvernement « ne sera pas tâche aisée » pour la personnalité qui en a la charge.

Le nouveau gouvernement devra par ailleurs, prendre en charge la situation sécuritaire marquée par les violences des salafistes à l’encontre des libertés fondamentales et la recrudescence des attentats de groupes terroristes contre la souveraineté du pays.