Le prix des opérations varie entre 25.000 et 70.000 DA » a fait savoir le commandant avant d’ajouter qu’un comprimé de Syco-Tec, médicament destiné à l’avortement, coûte 3.000 DA.Les gendarmes de la section de recherches de la Gendarmerie nationale du groupement d’Alger ont démantelé, récemment, un réseau spécialisé dans les avortements composé de dix personnes.
L’activité informelle, faut-il le souligner, se déroulait dans une demeure sise à Chéraga dans les hauteurs d’Alger. Exposant le bilan de cette opération, hier, au siège du groupement de la Gendarmerie nationale d’Alger, le commandant Houcine Bella, responsable de la SR GN du groupement de la capitale a qualifié l’affaire de « première de l année »
La « clinique informelle », suite à des informations, était surveillée depuis 15 jours. Ainsi, après maintes investigations, il s’est avéré que la dite maison était visitée, quotidiennement, par plusieurs individus.
A cet effet, les éléments de la GN ont perquisitionné la maison suspecte et ont découvert plusieurs draps imbibés de sang. Ce qui prouve, a déclaré Bella, que plusieurs «patientes» y sont passées. En outre, une fille sous anesthésie a été retrouvée lors de cette opération.
La fille, âgée de 19 ans, allait se faire avorter. Cette association de malfaiteurs se compose d’un couple, d’une femme de ménage travaillant à l’hôpital Parnet de Hussein Dey, une coiffeuse âgée de 52 ans, un homme travaillant au CHU Mustapha Bacha, une infirmière activant à l’hôpital de Bainem ainsi que quelques jeunes, a-t-il indiqué.
L’homme interpellé possèdait dans sa poche la somme de 25.000 DA, le prix relatif à l’avortement payé par la jeune fille. Dans ce sens, « le prix des opération varie entre 25.000 et 70.000DA » a fait savoir le commandant avant d’ajouter que le prix d’un comprimé de Syco-Tec, médicament destiné à l’avortement, est de 3000 DA.
«Son épouse est une femme au foyer et n’a aucun rapport avec la médecine » a souligné Bella. Concernant la femme de ménage et la coiffeuse, elles repéraient les femmes enceintes, particulièrement les filles, et leur fixait des rendez vous à Chéraga, après les avoir convaincues, a-t-il expliqué. L’homme travaillant au CHU Mustapha, pour sa part, était le fournisseur des médicaments.
Sur ce dernier point, le commandant a déclaré que son groupement « attend les réponses des hôpitaux concernant le manque de ce médicament » avant d’ajouter que « le fournisseur prétend avoir ramené les médicaments de France ». Quant à l’infirmière, Bella a annoncé qu’il n y a pas de preuve contre elle mais que son groupement est « convaincu de sa complicité ». Par ailleurs, les autres jeunes avaient pour mission de transporter les « patientes ».
Le couple a déclaré qu’il exerçait cette activité, informelle, rappelons le, depuis 3 ans et que la jeune fille, qui a été transférée dès l’arrivée des gendarmes à l’hôpital, était leur 6e proie. Cette fille, résidant à Bach Djerrah, avait réuni la somme exigée grâce au concours de sa mère et de son petit ami. D’autres victimes étaient venues de Boumerdes et Bouira, a-t-il informé.
Interrogé par Le Midi Libre sur la moyenne d’âge de ces filles, Bella a fait savoir qu’elle se situe entre 22 et 28 ans à l’exception d’une femme qui est âgée de 30 ans. Pour ce qui est des autres cliniques informelles qui exercent ce genre d’activité, « elles sont sous surveillance » a lancé la commandant.
A l’issue de leur présentation au parquet de Chéraga, 6 des mis en cause ont été écroués, 2 mis sous contrôle judiciaire et les 2 autres ont bénéficié d’une citation directe.
Ahmed Bouaraba