Démantelé en France: Le gang écoulait son butin en Algérie

Démantelé en France: Le gang écoulait son butin en Algérie
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Début décembre, une enquête est confiée à l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) après deux casses de boutiques de téléphonie, près de Montpellier. Cinq mois plus tard, le gang des «disqueuses», en référence au procédé utilisé lors des cambriolages, tombe. Sa spécialité, des casses de magasins spécialisés.

Le butin, des téléphones mobiles, des lecteurs MP3 et des tablettes tactiles haut de gamme, est acheminé jusqu’à Sétif depuis l’aéroport de Lyon- Saint-Exupéry, par la voie des airs et grâce à des mules chargées de ces convoyages. Le colonel Sylvain Noyau, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier a évoqué deux receleurs qui «venaient en avion de Sétif et qui repartaient avec la marchandise dans des valises depuis l’aéroport de Lyon».

En Algérie, les téléphones et tablettes volés étaient revendus jusqu’à 600 euros alors qu’ils sont achetés par la partie algérienne entre 200 à 300 euros. Ce gang composé de 12 membres, issus de la communauté des gens du voyage, travaillait exclusivement avec des intermédiaires algériens qui faisaient entrer la marchandise à travers l’aéroport de Sétif.

Ce trafic qui aura duré cinq mois remet en cause l’imperméabilité des contrôles au niveau du tarmac sétifien. Avec le démantèlement de ce gang qui a des ramifications en Algérie, on assistera certainement à un prolongement de l’enquête du côté algérien pour mettre la lumière sur ces receleurs qui, apparemment, écoulaient leurs marchandises sans être inquiétés. Ce gang, démantelé ce lundi par la Gendarmerie française dans le Grand Sud, s’était spécialisé dans le vol de smartphones et tablettes tactiles haut de gamme. En cinq mois d’activité, ces cambrioleurs ont perpétré dix-neuf casses de magasins pour un préjudice estimé entre 600.000 et 800.000 euros.

LG Algérie

L’enquête a été rendue d’autant plus difficile que les mis en cause, âgés de 30 à 50 ans, étaient des pros du cambriolage, ne laissant derrière eux aucune piste exploitable par la police scientifique. Au volant de berlines, généralement des Allemandes, ils étaient capables de faire des centaines de kilomètres pour effectuer un repérage avant de passer à l’action, empruntant les autoroutes (sans passer par les péages) et les aires sans vidéosurveillance.

Pour ne pas laisser de trace de leur passage au niveau des stations- service, ils éventraient même les réservoirs de voitures tierces pour remplir les leurs. Ils découpaient à la hâte les rideaux métalliques des commerces visés à la disqueuse, emportaient la marchandise en un éclair et disparaissaient dans la nature grâce à leurs puissantes berlines. Le mode opératoire utilisé leur a ainsi valu le surnom de «gang des disqueuses». Le gang est tombé mercredi dernier lorsqu’à hauteur du péage de Grand-Gallargues, les militaires ont «tapé» des convoyeurs en partance pour la capitale des Gaules, après avoir chargé la marchandise dans un camp de gens du voyage, près de Marseillan.

Quelques heures plus tard, et dès l’aube, ces mêmes gendarmes pénétraient dans ledit camp pour interpeller les autres suspects. Au total, ce sont douze personnes qui ont été interpellées. Six d’entre elles, déjà connues des services de police et considérées comme les principaux membres du gang, ont été écrouées à l’issue de leur mise en examen pour «vols aggravés en bande organisée » tandis que les six autres ont été placées sous contrôle judiciaire. Huit véhicules ont également été saisis ainsi que 313 téléphones et 25.000 euros en liquide et trois disqueuses thermiques. Les enquêteurs vont désormais devoir passer au crible les diverses attaques commises ces derniers mois dans la région suivant le même mode opératoire.

Moncef Wafi