Demande d’une commission rogatoire sur l’assassinat des moines de Tibhirine: Le peut-être oui, peut-être non d’Ould Kablia aux Français

Demande d’une commission rogatoire sur l’assassinat des moines de Tibhirine: Le peut-être oui, peut-être non d’Ould Kablia aux Français

Les autorités algériennes ne se rejettent ni n’acceptent pour le moment la demande formulée par le juge d’instruction français Marc Trévidic concernant la mise en place d’une commission rogatoire pour un complément d’enquête dans l’affaire de l’assassinat, en 1996, des moines de Tibhirine dans la wilaya de Médéa

La réponse du ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, aux journalistes qui l’interrogeaient hier sur le sujet n’exclut aucune des deux options. La réponse à la demande de la justice française «ne relève pas des prérogatives du ministère de l’Intérieur.

Cela relève des prérogatives du ministère de la Justice qui est dûment habilité à examiner une telle requête, et ce, dans le cadre des conventions internationales ratifiées par l’Algérie dans ce domaine», a répondu, en substance, M. Ould Kablia en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation consacrés à l’adoption du code de wilaya et de la loi sur le règlement budgétaire pour 2009.

Le juge d’instruction français Marc Trévidic, chargé de l’enquête sur la mort des moines trappistes, a transmis dans le courant de ce mois de janvier une demande pour une commission rogatoire internationale dans le but de se rendre en Algérie.

Le juge français souhaite notamment une autopsie et une expertise ADN des restes des moines assassinés ainsi que l’audition d’une vingtaine de protagonistes algériens dans cette affaire. La petite phrase du ministre de l’Intérieur démontre qu’on est bien loin aujourd’hui de la fermeté qui a caractérisé par le passé la position des autorités algériennes à chaque fois que l’affaire des moines de Tibhirine est relatée.

Cependant, des connaisseurs de ce dossier à Alger estiment que les autorités algériennes vont donner une suite favorable à la requête du juge français, afin de «crever l’abcès une fois pour toutes» et disculper définitivement l’armée algérienne, accusée par certaines parties d’être impliquée dans la mort des religieux chrétiens.

DE NOUVEAUX PARTIS AUTORISÉS À TENIR LEURS CONGRÈS CONSTITUTIF

Dans un autre registre, M. Ould Kablia a annoncé la remise probable dès demain d’autorisations à des partis en cours de constitution pour tenir leurs congrès constitutifs.

«Comme je l’avais déclaré la semaine dernière, il existe une liste de partis dont les dossiers sont en cours d’examen et dont les noms seront probablement communiqués mercredi prochain», a-t-il indiqué, soulignant dans ce sens que «certains dossiers ont été finalisés, alors que d’autres ne le sont pas encore». «Tous les Algériens désirant créer des partis peuvent déposer leurs dossiers», a ajouté le ministre de l’Intérieur, précisant que «c’est le peuple qui donne la vie aux partis et non l’agrément».

Le règlement intérieur de la commission de surveillance des élections à l’étude Evoquant le rôle de la commission nationale de supervision des élections, composée exclusivement de magistrats, il a indiqué qu’«un règlement intérieur de cette commission était en cours d’examen au niveau du ministère de la Justice», relevant que cette commission est soumise aux lois en vigueur.

A une question sur les déclarations du président du Front démocratique (FD), Sid-Ahmed Ghozali, qui a soutenu que son parti était «agréé par la force de la loi» après la tenue d’un congrès constitutif en 2000, le ministre a rétorqué avec une certaine ironie aux propos de M. Ghozali, qui l’a accusé de «mensonges» dans une interview accordée récemment à un média national.

«Il (Ghozali, Ndlr) a du temps à perdre», a d’abord dit M. Ould Kablia avant d’inviter les fondateurs de cette formation politique à la tenue d’un nouveau congrès et à l’actualisation du dossier d’agrément de manière à ce qu’il soit conforme aux dispositions de la nouvelle loi sur les partis politiques.

AUGMENTATION DU NOMBRE DES SIÈGES DE L’APN

Par ailleurs, M. Ould Kablia a annoncé que «le gouvernement va se prononcer sur cette question [augmentation du nombre de sièges à l’APN] probablement avant la convocation du corps électoral». Actuellement, l’APN compte 389 sièges.

Le corps électoral a augmenté de quatre millions, avait annoncé M. Ould Kablia le 30 décembre dernier. Le nombre de sièges à l’APN devra ainsi augmenter dans une proportion entre 50 et 60 sièges, suivant le paramètre d’un siège pour 80 000 habitants.

H. M.