La délivrance des extraits de naissance originaux semble être aujourd’hui un problème résolu dans plusieurs communes du pays. Les mécanismes mis en place par certains responsables de l’administration communale semblent être le remède au problème des délais de remise de ces documents aux citoyens.
Dans certaines communes du sud et de l’est du pays, les actes de naissance (originaux) sont remis séance tenante. Il suffit seulement d’attendre le temps d’une recherche dans les registres matrice, de remplir le document et de le faire signer par le chargé du service. Une affaire qui ne peut prendre que quelques minutes.
C’est une célérité qui ravit le citoyen qui se voit ainsi libéré de la contrainte du temps perdu à faire la queue devant le guichet du service de l’état civil de la commune. Dans d’autres, comme à Alger ou Skikda, cela peut aller d’une après-midi à une journée.
Oran, le mauvais exemple…
Cette amélioration est perceptible dans un grand nombre de communes du pays, sauf dans la wilaya d’Oran, devenue par la faute de certains réflexes d’agents zélés le mauvais exemple. Pourtant, les responsables locaux ont rassuré à plusieurs reprises les citoyens sur la disponibilité de moyens visant à l’amélioration de la situation.
Lors du forum citoyen organisé par notre confrère Ouest Tribune, le wali d’Oran s’était montré rassurant. «Vous verrez dans quelques jours, les agents des guichets chômeront. Il n’y aura plus de queue devant les guichets car, nous allons mettre en place un système qui permettra de traiter avec célérité les demandes des citoyens.»
Usant du même discours rassurant, le maire du chef-lieu de wilaya avait affirmé qu’une organisation a été mise en place pour accélérer la procédure de délivrance des actes de naissance. Malheureusement, cette volonté de bien faire a buté sur la mauvaise foi de ceux qui profitaient de cette situation de confusion.
Une attente de… 3 mois
La mafia du service de l’état civil a usé de tous les artifices pour protéger son business. Comment faire comprendre à un agent, qui établissait un extrait de naissance moyennant une commission fixée par ceux qui tirent les ficelles de ce trafic, qu’il doit se conformer à la loi et éviter de s’exposer au risque de sa faire attraper pour corruption ?
Toutes les astuces et les mauvaises ruses ont été utilisées pour le trafic bien installé dans les rouages du service et de l’administration communale. En sus de la panne des scanners destinés à la numérisation des documents, il y a eu des mises hors service des imprimantes, le saccage des installations du nouveau siège du service de l’état civil par des individus aux ordres.
Tous les coups ont été tentés pour faire obstruction à la nouvelle organisation qui prévoyait également la délégation de signature au profit des délégués de secteurs pour alléger la pression exercée sur le chef de service. Toute l’organisation mise en place est tombée à l’eau et, aujourd’hui, se faire délivrer un acte de naissance nécessite parfois une attente de trois mois, rien que ça.
Les secteurs urbains censés délivrer ces documents sont aujourd’hui otages de la mauvaise organisation réinstallée dans les rouages du service. «J’ai fais, conformément à la procédure, ma demande au niveau du secteur d’Es-Sedikkia et depuis bientôt deux mois j’attends ce document», affirme un citoyen. Le même sentiment de frustration est perceptible chez des citoyens rencontrés au niveau du siège de la daïra d’Oran, où l’on parle de longs délais d’attente.
«En plus de ces délais, il faut vérifier car souvent les documents sont truffés d’erreurs dans la transcription des noms et des renseignements. Et si par malheur, on vous délivre un document avec des erreurs, vous êtes obligés de procéder à une nouvelle commande et d’attendre plusieurs jours encore», affirment d’autres citoyens que nous avons rencontrés alors qu’ils exhibaient des récépissés de commande avec des délais de retrait dépassant souvent le mois.
L’Assemblée populaire communale a chargé une boîte de communication pour mettre en place un système de retrait électronique via un site Internet. «L’initiative, louable à plus d’un titre peine à démarrer par la faute de problèmes qui échappent à notre volonté et à celle de la boîte qui a conçu le site», note un élu.
Par F. Ben