Délinquance juvénile,Le phénomène prend de l’ampleur dans les cités

Délinquance juvénile,Le phénomène prend de l’ampleur dans les cités

La question de la lutte contre la violence dans les stades implique le concours de tous

La responsabilité des directeurs d’école, des enseignants, de l’administration et des parents d’élèves est mise en évidence.

Abderrahmane Bergui tire la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent les citoyens dans les cités du pays. «Le phénomène de la violence est en train de prendre de l’ampleur. Il est temps de changer de stratégie en matière de prise en charge de la jeunesse en difficulté», a-t-il alerté hier, lors du forum d’El Moudjahid à Alger. Mettant en exergue la démission des autorités locales qui ne s’impliquent pas du tout dans la résolution des problèmes des jeunes en difficulté, le président de l’association Ouled El Houma dont le siège est sis à Alger, a rappelé que le rôle des associations est limité à faire des propositions.

Cependant, la majorité de leurs démarches ne sont pas prises en considération par les autorités concernées.

Selon le conférencier, il existe un déphasage total entre les décideurs des programmes avec la réalité des jeunes en difficulté. Faisant un état des lieux élargi à plusieurs situations, Bergui a regretté la persistance de la violence dans les stades.

«L’équipe de l’O Marseille en France, possède 9 comité de supporteurs. Chaque comités est responsable de sa partie. Malheureusement dans notre pays, il n’existe qu’un seul comité de supporteurs pour le club», dit-il. Partant de l’exemple de l’équipe de l’O Marseille, cet ancien arbitre international a souligné qu’ «il est impossible de suivre et contrôler les mouvement des jeunes dans les stades», a-t-il fait savoir.

La question de la lutte contre la violence dans les stades, implique le concours de tous, à commencer par les président des clubs jusqu’aux éléments de la Sûreté nationale, selon Bergui. Evoquant la violence dans les établissements scolaires, le conférencier a dénoncé le silence fait autour des phénomènes de la drogue qui circule dans les écoles. «On ne peut cacher le soleil avec un tamis. Ce n’est pas une révélation que je fais, mais c’est une réalité qui est connue de tous»,a-t-il rappelé.

La responsabilité des directeurs d’école, des enseignants, de l’administration et des parents d’élèves est mise en évidence, afin d’endiguer ce fléau drogue, la cigarette et autres violences dans le milieu scolaire.

«Le fait de garder le silence sur ces phénomènes dangereux qui menacent les écoliers, est une complicité», selon le président de l’association Ouled El Houma. D’autre part, le squat des espaces publics par des jeunes qui s’érigent en gardiens de parking automobile, a atteint le paradoxe de la violence des jeunes qui s’affrontent pour accaparer les espaces. Il cite l’exemple d’un quartier à Birtouta, à une trentaine de kilomètres d’Alger, où se révèlent les prémices d’une véritable guéguerre entre les jeunes désoeuvrés. «Les jeunes désoeuvrés sont arrivés jusqu’à se battre entre eux pour soi-disant, surveiller les véhicules en stationnement dans les rues», fait-il savoir.

Regrettant la violence juvénile qui gangrène les cités, l’orateur a imputé la cause de la violence, au manque d’animations culturelles et sportives, en plus de l’absence d’infrastructures qui ne répondent pas aux besoins, selon Bergui.

Préconisant l’écoute des jeunes comme solution, ainsi que le travail de proximité, l’association Ouled Houma compte organiser des rencontres dans différents quartiers afin de mieux comprendre les soucis et les préoccupations de cette jeunesse sans repères.