Les clients qui fréquentent le 15e salon de l’automobile qui se déroule actuellement à la safex ont été nombreux à dénoncer des pratiques léonines de la part des concessionnaires : non-respect des clauses de livraison et publicité mensongère sur des remises inexistantes.
«Quand on rentre dans leurs show-room, c’est le tapis rouge, quand on réclame, c’est la galère avec des numéros clients qui ne répondent pas», racontent certains automobilistes.
A tel point qu’ils ont été jusqu’à saisir la maison mère, passant outre la dérobade des concessionnaires.Les livres de doléances quand ils ne sont pas carrément retirés montrent combien, le consommateur algérien est victime de bien des arnaques. Comme ce commerçant qui a acheté un véhicule neuf et qui s’est révélé après expertise – une expertise à ses frais – qu’il «était accidenté».
Certains litiges remontent à plus de quatre ans «sans qu’ils puissent trouver une issue dans l’intérêt des deux parties», nous explique un client.A l’origine, celuici, selon la version qui nous a été rapportée, fait commande chez un concessionnaire représentant une grande marque européenne pour se voir, à l’issue du délai réglementaire qui est normalement de 45 jours, proposer par l’attaché commercial, un autre modèle disponible sous prétexte que celui commandé a été retiré du marché.
Mais il se voit contraint cependant de «verser un complément» sur le prix initial, car lui dit-on «celui-ci n’est pas concerné par la remise». Et pourtant, chez un autre concurrent, pour la même histoire, un autre client a pu avoir «un véhicule avec des accessoires en plus» en compensation.
Car «en cas de défaut, c’est le concessionnaire qui assume, ce qui équivaut à une compensation», explique un membre de l’Association des consommateurs qui a révélé «des requêtes de clients à vous donner le tournis», en raison de pratiques commerciales qui font fi des dispositions légales. Résultats : les affaires citées sont toujours en attente.Autre pratique dénoncée par les clients, ce sont les délais qui s’éternisent jusqu’à 6 mois.
On invoque, ici, «l’épuisement des stocks, les retards du fournisseur, les grèves au port, l’absence de carte jaune, etc.». Et pour ceux parmi les concessionnaires qui prennent au pied de la lettre le délai de 45 jours prévus par la loi, on prend soin de préciser au client sur le bon de commande «qu’il ne prend effet qu’une fois le véhicule entré en entrepôt sous douane».
Autre exemple, les prix des véhicules qui sont soumis «à la fluctuation du dinar», alors que pour ce membre de l’association des consommateurs, «le concessionnaire devrait assurer une part du risque commercial». Autant dire que les concessionnaires ne reculent devant rien et font tout pour dicter leur loi, à travers «une publicité mensongère» sur des fourchettes de prix indicatifs, «des options qui n’existent pas lors de la livraison»,…
K. Daghefli