«L’Algérie ou la Côte d’Ivoire, des équipes fortes qui pour le moment sont dans le peloton.»
Pour Vicente Del Bosque, le sélectionneur de l’Espagne que la France affrontera mercredi en amical, les Bleus font partie des candidats au titre de champion du monde, en juin prochain en Afrique du Sud. Il évoque également la présence de l’Algérie lors de ce Mondial en Afrique du Sud.
La France a-t-elle, selon vous, des chances de remporter le Mondial ?
Oui, elle est candidate au titre. En plus de ses individualités qui jouent dans l’élite des clubs européens, elle a des alternatives, beaucoup d’alternatives pour former une excellente sélection.
Quels sont vos favoris pour le Mondial ?
Les gens sont très gentils avec nous. Mais nous savons qu’il y a d’autres puissances en Europe, en Amérique et en Afrique et que toutes peuvent être championnes. En théorie, c’est l’Argentine et le Brésil pour l’Amérique, en Europe, l’Italie, la France, l’Allemagne, l’Angleterre principalement, et nous-mêmes, mais un pays africain peut aussi donner du fil à retordre.
L’Espagne est quand même un grand favori.
Est-ce un handicap ?
Cela ne nous handicape pas ni ne nous avantage. Nous devons être conscients de ce que nous sommes. Ne sous-estimer aucun adversaire et être absolument concentrés, faire les choses bien. Penser que nous sommes les plus forts est évidemment une bêtise, parce que nous savons que cette compétition exige concentration et humilité pour battre n’importe quel rival.
Il pourrait y avoir des surprises ?
Il y a d’autres équipes fortes, la Serbie par exemple, qui vont venir sans aucune pression. Bien sûr qu’il y a des équipes qui peuvent poser beaucoup de problèmes, comme l’Algérie ou la Côte d’Ivoire, des équipes fortes qui pour le moment sont dans le peloton.
Beaucoup ont vu dans la victoire de l’Espagne au dernier Euro, celle du football technique et d’attaque qu’on disait enterré…
Je ne crois pas que la sélection joue toujours l’attaque. Elle a été championne d’Europe en jouant aussi en contre-attaque, repliée, sans avoir le ballon. C’est vrai qu’on nous identifie avec la possession du ballon. Mais c’est faux. J’ai beaucoup d’exemples en tête où l’Espagne a gagné en jouant repliée, et en contre avec de longs ballons vers l’avant.
Comment abordez-vous ce match amical contre la France ?
Pour nous, c’est l’occasion de nous retrouver en groupe pour la première fois depuis longtemps. A presque 100 jours du Mondial, nous allons en profiter au maximum, sur le terrain et pendant le stage pour mettre au point tous les détails de ce qui nous attend contre la France.
Nous avons notre identité, notre style de jeu, et nous n’allons pas beaucoup en changer. Mais chaque match a son histoire. Et je ne crois pas que nous aurons en permanence l’initiative contre une sélection forte comme la France. A certains moments, nous devrons sûrement nous replier, jouer un peu en fonction de l’adversaire.
Croyez-vous que Karim Benzema connaîtra le même sort que Nicolas Anelka, qui s’était mal adapté au Real Madrid lorsque vous l’entraîniez ?
J’ai l’impression que c’est un bon joueur. Certains joueurs s’adaptent plus vite que d’autres et il lui en coûte un peu. Mais il a marqué des buts et a démontré son talent et sa qualité. En plus, Anelka n’avait pas été un cas à part pour nous. Il nous avait aidés à gagner la Ligue des champions.
AFP