DÉGRINGOLADE DES PRIX DU PÉTROLE Riyadh relaie l’initiative algérienne

DÉGRINGOLADE DES PRIX DU PÉTROLE Riyadh relaie l’initiative algérienne
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L’offensive diplomatique d’envergure lancée par l’Algérie, n’a apparemment pas laissé indifférent le chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Les cours de l’or noir sont plombés par l’abondance de l’offre. L’Opep ne veut pas porter seule le chapeau. «Nous refusons d’assumer seuls la responsabilité car (l’Opep) n’assure que 30% de l’offre sur le marché, les 70% (restants) étant hors-Opep», a indiqué le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi dans des propos répercutés hier par l’agence officielle Spa. Une responsabilité que les pays exportateurs de pétrole hors Opep ne semblent pas prêts à partager. «Aujourd’hui, la situation est difficile. Nous avons essayé, nous les avons rencontrés, mais nous n’avons pas réussi car ils ont insisté pour que l’Opep prenne la responsabilité toute seule», a fait remarquer Ali al-Nouaïmi. Des rencontres avec les producteurs non-Opep, ont eu lieu avant la réunion de l’Opep du 27 novembre 2014, qui a été sanctionné par le maintien du plafond de production de l’organisation malgré la chute sévère des prix du pétrole. Une décision qui a contribué à l’accentuer selon les observateurs.

La responsabilité doit être partagée, rétorque Ali al-Nouaïmi. «Tout le monde doit contribuer si nous voulons améliorer les prix car c’est dans l’intérêt de tous», a conseillé le ministre saoudien. L’offensive diplomatique d’envergure lancée par l’Algérie pour parvenir à un prix du baril qui arrangerait tout le monde (producteurs et consommateurs) n’a, apparemment, pas laissé indifférent le chef de file de l’organisation des pays exportateurs de pétrole.

«L’initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, consiste à renforcer le dialogue et la concertation entre tous les pays exportateurs de pétrole membres ou non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», avait rappelé le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, le 16 mars à Alger, à l’issue de ses entretiens avec le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos, et l’ambassadeur du Nigeria en Algérie, Haruna Ginsau. Ryadh semblait alors aux antipodes de la démarche algérienne. «Il n’est pas dans l’intérêt des producteurs de l’Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (…). Que ça descende à 20, 40, 50 ou à 60 dollars, il n’est pas pertinent de réduire l’offre», avait déclaré le 22 décembre 2014 le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, au Middle East Economic Survey (Mees), une revue spécialisée qui fait autorité dans le monde sur les questions du gaz et du pétrole.

LG Algérie

«L’Arabie saoudite sera la nouvelle frontière après les Etats-Unis où le pétrole de schiste s’ajoutera aux autres sources d’énergie», avait surenchéri dans la foulée de cette sortie médiatique Khaled al-Faleh, le président d’Aramco, la plus grosse compagnie pétrolière saoudienne du monde.

Après un cavalier seul qui donnait l’impression que seuls ses intérêts la préoccupaient l’Arabie Saoudite vient de toute évidence de réajuster le tir. «Dans les propos du ministre saoudien du Pétrole, l’accent était désormais mis sur la possibilité d’un changement dans la politique de l’Opep, si les pays en dehors du cartel participent à la réduction de l’offre.» soulignaient les analystes de PVM.

«Le marché restera sous pression tant que nous ne verrons pas de signes de la part de l’Opep ou en Amérique du Nord que les niveaux de production vont commencer à baisser, les marchés vont continuer à chercher à toucher le fond» pronostique Gene McGillian, chez Tradition Energy. De quel côté penchera le baril près la sortie médiatique du ministre saoudien du Pétrole?

Les paris sont ouverts.