Dégradation de l’état de santé de la militante sahraouie

Dégradation de l’état de santé de la militante sahraouie

Ban Ki-moon sérieusement préoccupé

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a rencontré lundi à New York le chef de la diplomatie marocaine, lui a fait part de sa « très sérieuse préoccupation » au sujet de la santé de Mme Haïder. Ban Ki-moon, qui a évoqué « des motifs humanitaires », a estimé que toutes les mesures possibles devraient être prises par les autorités marocaines en faveur de la militante sahraouie des droits de l’Homme, souhaitant que ce problème « soit considéré de manière positive et favorable », a indiqué mardi le site Internet du service d’informations des Nations unies.

La militante sahraouie Aminatou Haïder, entame son 29e jour de grève de la faim entamé le 16 novembre dernier, à l’aéroport de Lanzarote (Espagne), après avoir été empêchée par les autorités marocaines de rentrer chez elle au Sahara occidental. La détérioration de son état de santé préoccupe, « très sérieusement » le secrétaire général des Nations unies. Appelant à « trouver le moyen » pour que Mme Haïder « mette fin à son jeûne », Ban Ki-moon, qui a évoqué « des motifs humanitaires », a estimé que « toutes les mesures possibles » devraient être prises par les autorités marocaines en faveur de la militante sahraouie des droits de l’Homme.

Rappelons que le Maroc et le Front Polisario ont engagé, en juin 2007, des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et une réunion informelle à Vienne, sans aboutir à une avancée réelle.

La dernière résolution du Conseil de sécurité de l’Onu (1871) a demandé au Maroc et au Front Polisario de « poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts réalisés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Dans ce cadre Ban Ki-moon a indiqué que la 5e série des pourparlers devrait débuter « dès que possible », mais pour cela, « nous devons instaurer la confiance entre les (deux) parties ». De son côté le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Front Polisario, continue d’appeler les responsables des grandes puissances à intervenir pour sauver la vie de la Ghandi sahraouie.

Lundi il a sollliciter le président russe Dimitri Medvedev, à « intervenir en urgence » auprès des autorités marocaines pour préserver la vie de Aminatou Haïder, mettant en garde contre les complications de l’état de santé de la militante sahraouie, « fragilisé » par des années de combat pour la liberté de son peuple. Soutenant que l’épreuve subie par Mme Haïder « n’est qu’une partie de l’épreuve collective que vit le peuple sahraoui sous l’occupation marocaine illégale depuis 1975 », le président Abdelaziz a estimé, dans le même contexte, que l’expulsion de l’activiste sahraouie « s’inscrit dans le cadre d’une longue série de violations systématiques des droits de l’Homme au Sahara occidental depuis plus de trois décennies ».

Un responsable du parti socialiste espagnol a plaidé, hier, pour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et qualifié d’ « inadmissible » la position du Maroc devant la communauté internationale au sujet de la militante sahraouie Aminatou Haïder. Le secrétaire chargé des mouvements sociaux et des relations avec les ONG au sein du PSOE, Pedro Zerolo, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Elche, près d’Alicante, a affirmé que le gouvernement marocain a commis une « grave erreur » en interdisant le retour d’Aminatou Haïder au Sahara occidental, estimant que l’intransigeance du Maroc a « provoqué la plus grande vague de solidarité avec la cause sahraouie, de tous les temps, mettant ainsi ce pays dans une sposition inconfortable devant la communauté internationale ».

Par : Sadek Belhocine