La France porte la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire dans la région. Louisa Hanoune pointe un doigt accusateur vers la France et avertit que l’attaque de Tiguentourine n’est que le début des «complications».
Même indirecte, la responsabilité de la France est avérée. Le constat est de la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui considère que les origines de l’insécurité remontent à l’intervention de l’Otan en Libye, que la crise au Mali n’est qu’une réplique et que l’attaque de Tiguentourine n’est que «le début». Analysant les tenants et les aboutissants de l’opération terroriste, Louisa Hanoune s’est interrogée au sujet de l’identité des commanditaires, sur la nature du centre de décision avant de se demander si les capitales qui ont fait pression sur Alger afin de retarder l’assaut n’auraient pas agi pour permettre aux terroristes de gagner du temps et de faire davantage de dégâts au niveau du complexe gazier. Hanoune s’étonne en effet que des capitales occidentales aient rapidement instrumentalisé la prise d’otages pour d’un côté justifier l’intervention au Mali mais surtout pour exercer des pressions sur Alger afin de la forcer à s’impliquer directement dans ce qui se passe au Mali. Comment expliquer sinon, dit-elle, que François Hollande s’empresse de réagir en faisant tout de suite le lien avec l’intervention au Mali ? Louisa Hanoune est persuadée que le prétexte de l’ouverture de l’espace aérien algérien n’est pas solide et que le terrorisme qui a frappé l’Algérie n’est pas «aveugle» mais obéit à plusieurs objectifs, à savoir économique, militaire et politique. Face à la dégradation de la situation sécuritaire, le Parti des travailleurs se dit en état d’alerte permanente. Louisa Hanoune a d’ailleurs réuni pour la première fois les membres du bureau politique et ceux du groupe parlementaire avec comme unique ordre du jour les répercussions de l’attaque de Tiguentourine. La consigne de la première responsable du parti est claire : se tenir prêt à toute éventualité et se préparer à une grande mobilisation si cette dernière s’avère nécessaire. Des responsables du parti sont déjà sur le terrain à travers quelques wilayas en attendant la réunion de l’organisation des jeunes du parti qui devra se tenir en fin de semaine. Hanoune motive cette mobilisation tous azimuts par la gravité de la conjoncture. Il s’agit, dit-elle, d’une «question d’existence» car elle a une conviction, les terroristes ne s’arrêteront pas là en dépit de la leçon donnée par les forces de sécurité qui, dit-elle, ont fait preuve d’une grande maîtrise de la situation. Elle en veut pour preuve, les analyses des différents experts en matière de sécurité qui ont affirmé que l’assaut était l’unique réponse à la stratégie du pire mise en place par le groupe terroriste. Des groupes avec lesquels aucune négociation n’est possible, rappelle Hanoune, pour qui la position de l’Algérie officielle était la plus appropriée.
Nawal Imès
