La conjonctivite est l’inflammation de la mince membrane qui couvre le blanc de l’oeil
Pendant que le sida continue à faire des ravages, la tuberculose touche 12% de la population.
La santé est gravement malade. Des pathologies, qu’on croyait disparues, reviennent en force. La situation actuelle, qui interpelle au plus haut degré les autorités publiques locales, régionales et nationales, nécessite un traitement de choc à la hauteur de l’événement. Outre le sida qui se pavane dans les rues, les maladies respiratoires gagnent davantage de terrain. Plusieurs dizaines de personnes en souffrent. La tuberculose qui refait surface vient en tête de ces affections. Une moyenne de 12% de la population d’Oran est sévèrement atteinte. Et voila, la conjonctivite et le paludisme qui prennent le relai.
Les élèves deviennent myopes!
La direction de la santé de la wilaya d’Oran, en collaboration avec la direction de l’action sociale (DAS), la direction de l’Education nationale et le mouvement associatif, vient de lancer une opération baptisée au nom de «la caravane de la vue». Cette caravane, qui s’étale sur plusieurs étapes, a pour mission de sillonner, plusieurs localités de la wilaya. Elle est composée d’un ophtalmologue, d’un optométriste, d’un médecin généraliste, de paramédicaux et d’un opticien. Elle aura deux objectifs principaux: tester la vue et appareiller gratuitement les enfants nécessiteux. Au programme, plusieurs localités sont à visiter en trois étapes. La première étape touchera Aïn El Kerma, Boutlélis et Misserghine, la deuxième, Tafraoui, Boufatis et Oued Tlélat et la troisième étape, Arzew, Mers El Hadjadj, Chhaïria et Hassi Ben Okba, soit au total 10 localités. L’amétropie constitu le premier motif de consultation ophtalmologique de l’enfant scolarisé, d’autant que cette maladie chez les écoliers ne cesse de progresser d’une manière inquiétante ces dernières années. Elle a enregistré en 2010 une progression de +14% par rapport à l’année d’avant. Sur les 208.000 élèves scolarisés dans la wilaya au cours de cette année, les unités de dépistage et suivi avaient relevé 11 305 cas de baisse de l’acuité visuelle.
La conjonctivite n’a pas disparu
Après la peste de 2003 et ses dizaines de victimes, d’autres maladies épidémiologiques reviennent en force comme la conjonctivite. Cette maladie des yeux refait surface 10 années après avoir été combattue. La bataille qui lui a été livrée est loin d’être gagnée. A Oran, près de 350 cas de conjonctivite ont été enregistrés durant le mois d’octobre. 15 à 18 cas sont traités quotidiennement au niveau de l’établissement spécialisé en ophtalmologie d’Oran et ce, durant cette saison d’automne, particulièrement sèche. Humidité, poussière et défaut d’hygiène sont à l’origine du développement de la maladie. Les services de santé rassurent que «ce taux n’est pas important». La conjonctivite qui est dangereuse, nécessite deux sortes de traitement. Le premier exige un traitement hygiénique sans recourir aux services médicaux, le pharmacien peut faire l’affaire. La conjonctivite aiguë, aux symptômes, très visibles, pousse le malade à suivre un traitement rigoureux. La conjonctivite est l’inflammation de la mince membrane qui couvre le blanc de l’oeil. Lorsqu’elle est irritée, les vaisseaux qui la parcourent se dilatent et l’oeil devient rouge. A défaut d’hygiène, cette maladie se propage rapidement. Deux nouveaux cas importés de paludisme ont été diagnostiqués à Guelma, portant à trois le nombre de cas dans cette wilaya. L’infection de ces deux nouvelles victimes a été confirmée à travers les résultats des analyses effectuées au laboratoire de prévention de la direction de la santé. Les deux victimes sont originaires de la wilaya de Guelma. Elles s’étaient rendues à Ouagadougou, au Burkina Faso le 12 octobre dernier. Auparavant, un premier cas de paludisme avait été diagnostiqué dans la même wilaya. Il s’agit d’un jeune homme de 25 ans, pompier de son état, qui n’avait pas respecté le schéma de chimio-prophylaxie en omettant de prendre le comprimé de Mefloquine de la troisième semaine. Avant Guelma, ce furent les habitants de Ghardaïa qui ont paniqué lorsque l’information faisant étant de la «diffusion» de la malaria» fait le tour de toute l’Algérie.
La fable du paludisme importé!
Le ministère de la Santé, via l’APS, a assuré que «la situation est contrôlée dans les deux wilayas et des mesures adaptées et nécessaires ont été prises tant sur le plan de la prise en charge des malades que sur le plan de la lutte contre le vecteur». Sur les neuf cas déclarés entre le 31 octobre et le 6 novembre, un décès a été enregistré après un séjour au service de soins. Il s’agit du premier cas. «Le défunt présentait un tableau de neuro-paludisme associé à une cardiopathie hypertensive», a-t-on souligné, ajoutant que «quatre patients ont déjà quitté l’hôpital dans un état satisfaisant, après avoir effectué les examens hématologiques». Le ministère de la Santé a rappelé que «plusieurs mesures ont été instaurées dans cette wilaya dont un dépistage massif, comblement, remblaiement et drainage de toutes les collections d’eau et la destruction des gîtes larvaires». A Oran, le service de la prévention de la direction de wilaya de santé et de la population vient de lancer une campagne de dépistage. Des médecins et le personnel paramédical sont mobilisés à l’effet des prélèvements et des analyses sur les patients suspectés. Cette mesure a été prise suite à la découverte de deux cas de malaria à Oran et à Arzew. Les deux personnes ont été soignées au Chuo. «Il s’agit de deux personnes qui ont fait le déplacement le 12 octobre dernier à Ouagadougou au Burkina Faso», a-t-on appris, ajoutant que «la situation n’est pas endémique». Une chose est sûre, aucun ne peut avancer avec exactitude le nombre de cas de malaria enregistré dans la wilaya d’Oran vu le sceau «confidentiel» de la situation. Selon le peu d’informations arrachées à coups d’ingénieux efforts, les services infectieux d’Oran ont dû faire face à pas moins de sept cas qui présentaient les symptômes de malaria. Il s’agit tous de supporters de football ayant fait le déplacement au Burkina Faso. Deux cas officiels à Oran ont été révélés lors de la visite du ministre de la Santé à Oran alors que d’autres sources hospitalières parlent de sept nouveaux cas qui devraient être confirmés et pris en charge. Des médecins, alarmistes, prédisent une multiplication des cas dans les jours à venir, expliquant que la durée d’incubation de la maladie est d’une vingtaine de jours. Tous les indices attestent que la maladie risque de faire des ravages parmi la population. Sinon comment interpréter le fait que le comité d’experts chargé de prévention et de lutte contre le paludisme, a recommandé le maintien du dispositif de renforcement de surveillance et de lutte contre le paludisme déjà mis en place. Le dispositif comprend la poursuite, de façon soutenue, des actions de lutte anti-vectorielle, notamment dans la wilaya de Ghardaïa. Le comité a également recommandé la programmation d’une mission d’évaluation de la situation à Ghardaïa pour apprécier les résultats des mesures sectorielles et intersectorielles mises en place. Aussi, il a insisté sur la nécessité pour «tout voyageur qui s’est rendu dans une zone d’endémie de paludisme (Afrique et Asie en particulier) et notamment tout supporter qui s’est déplacé au Burkina Faso et qui présente de la fièvre dans un délai de deux mois depuis son retour en Algérie, doit consulter rapidement un médecin» ajoutant que «toute personne, qui effectue un déplacement touristique ou professionnel, doit appliquer scrupuleusement la chimio-prophylaxie contre le paludisme prescrite par le médecin et respecter les règles préventives requises», recommande-t-on. Abdelmalek Boudiaf, à peine installé à la tête du département de la santé est donc mis à rude épreuve. Réussira-t-il là ou plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué? L’avenir nous le dira.