Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que la quatrième édition du Salon du commerce intra-africain 2025 se tenait dans un contexte mondial extrêmement délicat et sensible, où les événements s’accélèrent à un rythme sans précédent.
En ouvrant officiellement le salon, le chef de l’État a souligné que cette édition se déroule à un moment où les menaces d’effondrement du système de relations internationales se multiplient. Ce système, a-t-il précisé, est aujourd’hui menacé dans son essence et dans ses fondements, qu’il s’agisse de ses règles ou de ses institutions politiques, sécuritaires et économiques.
Tebboune alerte : « L’Afrique ne doit pas être la grande victime de l’ordre économique mondial »
Le Président Tebboune a exprimé sa crainte que l’Afrique ne redevienne l’une des principales victimes de cette situation de détérioration, où ses priorités sont ignorées, sa voix étouffée et son rôle marginalisé dans le processus de refonte de l’ordre mondial, malgré son immense potentiel.
Il a ajouté que cette rencontre n’était pas un simple événement, mais la concrétisation d’une prise de conscience collective qui nous pousse tous à bâtir un continent intégré, à la volonté forte et agissant de manière efficace dans son environnement régional et international.
« Où se situe l’Afrique dans l’économie mondiale ? »
Le Président a également souligné que la préoccupation d’aujourd’hui était avant tout économique et qu’elle était une question de destin qui nous amène à nous poser la question fondamentale : « Où se situe l’Afrique dans l’économie mondiale ? ».
🟢 À LIRE AUSSI : IATF 2025 : des rencontres clés à Alger pour l’avenir économique de l’Afrique
Tebboune a appuyé son discours avec des chiffres frappants qui illustrent le rôle limité de l’Afrique sur la scène mondiale. Il a rappelé que le droit de vote de l’Afrique au sein du FMI ne dépasse pas les 6,5 %, et sa part au sein de la Banque mondiale est d’à peine 11 %. Ces faibles pourcentages reflètent le rôle marginal du continent au sein des institutions financières internationales.
Il a également mis en évidence l’écart important dans le commerce intra-continental. Alors que le commerce intra-africain représente moins de 15 % du commerce total du continent, le commerce intra-européen s’élève à 60 %. Cette disparité montre l’immense potentiel inexploité de la coopération économique au sein de l’Afrique.
Le président a également souligné la faiblesse des investissements directs étrangers (IDE), l’Afrique ne recevant que 6 % des IDE mondiaux, soit environ 74 milliards de dollars. Ce manque d’investissement entrave la croissance économique et la création d’emplois, en particulier pour la jeunesse du continent.
L’Algérie en acteur engagé pour une Afrique souveraine
Enfin, il a affirmé que l’Algérie a réalisé des progrès significatifs au cours des deux dernières décennies, notamment en activant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), en rejoignant l’Union africaine du commerce et en établissant des partenariats avec les plus grandes puissances et organisations économiques du monde.
🟢 À LIRE AUSSI : Coup d’envoi de la 4e édition de l’IATF : Tebboune préside la cérémonie d’ouverture au CIC
Cependant, il a conclu en insistant sur le fait que « le chemin est encore long pour corriger les injustices historiques envers l’Afrique et pour qu’elle s’approprie la place qui lui revient dans l’économie mondiale ».
Rapppelons que le président Tebboune a accueilli les chefs d’État et de gouvernement africains participant à la quatrième édition de l’IATF 2025, qui se tient au Centre International des Conférences Abdelatif Rahal.
Parmi les premiers dirigeants arrivés figuraient le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique, Brahim Ghali, le président de la République du Mozambique, Daniel Francisco Chapo, le président tunisien Kaïs Saïed, ainsi que le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed al-Menfi.