Annoncée pour la mi-septembre prochaine, une réunion tripartite (gouvernement, UGTA, patronat) devrait définir le nouveau salaire, suite à la décision d’abrogation de l’article 87 bis du code du travail.
C’est ce que le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, a indiqué hier lors d’une intervention sous l’égide de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).
Il s’agira lors de cette rencontre de «débattre des décisions à prendre pour aboutir à l’application de la décision de suppression de cet article», dira M. Yousfi. Soit l’opportunité de redéfinir les «éléments» du salaire liés notamment au salaire de base, les primes et autres paramètres d’imposition et de retraite, au-delà de l’ajustement de la grille salariale, observe-t-on.
Et ce, dans la mesure où le projet de loi de finances pour l’année 2015 comporte la suppression de l’article 87 bis qui prévoit, rappelons-le, que le salaire national minimum garanti (SNMG) comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur. Estimant que la décision du Conseil des ministres «a une portée politique, (celle) d’apaiser le front social», le président de la CGEA qui s’est montré soucieux de l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs mais aussi de celle de la productivité et de la création de richesses hors hydrocarbures, plaidera également pour une «construction» du SNMG sur une longue période.
Et cela même si la revalorisation salariale attendue pourrait induire une hausse de l’inflation, un risque évident en l’absence de productivité selon le président de la CGEA. Néanmoins, la définition du nouveau salaire devra être également précisée dans le futur code du travail, celui-ci devant revoir le cadre des relations de travail ainsi que les droits des travailleurs et des employeurs, considère-t-on.
D’où l’opportunité, selon Habib Yousfi, d’un dialogue, un «consensus» entre les divers partenaires socioéconomiques, d’une démarche mobilisatrice de tous. A charge cependant que la redéfinition du salaire puisse être efficiente et accompagnée d’une «contrepartie» en termes de productivité, mais aussi basée sur des paramètres technico-économiques, des mécanismes et des modèles d’analyse et d’évaluation des répercussions.
Ce qui fait justement défaut pour paraphraser le chercheur et économiste, Mohamed Hamidouche, autre hôte de l’UGCAA et qui ne manquera pas de s’interroger sur l’existence d’une réelle volonté des pouvoirs publics d’opérer cette reconfiguration. Mettant en avant le risque d’inflation induit par la hausse des salaires mais aussi par les dépenses publiques, cet économiste plaidera ainsi pour une politique monétaire adéquate même si des instruments d’absorption des liquidités et instruments de régulation sont déjà à l’oeuvre.
Il s’agira pour la Banque d’Algérie d’oeuvrer à ce que le taux d’inflation qui fluctue actuellement entre 3 et 4% ne dépasse pas les 2%, observe Mohamed Hamidouche qui estime également que les modes actuels de calcul de l’inflation sont «archaïques» et donc à revoir.
C. B.